L’Avantage

Qu’a mis ce garçon dans son texte pour nous happer ainsi et être à deux doigts de réussir à nous faire employer de gros mots comme page turner? L’intrigue du premier roman de Thomas André est pourtant simple: c’est l’été, Marius – » seize ans, ou peut-être dix-sept »-, participe à un tournoi de tennis amateur dans le sud de la France. Le temps de la compétition, il vit avec Alice et son frère Cédric (lui aussi engagé dans le tournoi) dans la maison de vacances de leurs parents. Dès les premières pages, on est en plein dedans: le roman débute au beau milieu du deuxième set d’un match bien mal engagé pour Marius. Il ne paraît d’ailleurs pas certain de vouloir survivre dans le tournoi. Sa vie entre les matchs n’est guère plus simple, et entre les sorties, son amitié/rivalité avec Cédric et les possibles premières amours qui se profilent, le jeune garçon a l’air un peu perdu. Marius met bien plus d’effet dans ses coups droits que Thomas André dans ses phrases, plutôt du genre simples et directes. Pour ce qui est du tennis, son personnage est plus à ranger du côté des besogneux à la Arnaud Clément que des purs talents façon Roger Federer. Mais même s’il semble parfois s’entêter à simplement renvoyer la balle, bien calé derrière sa ligne de fond, Thomas André recrée à merveille la langueur de l’été, cette saison de tous les possibles où, si tant est que l’on soit jeune, de petites victoires en grosses déceptions, mille vies s’offrent à vous. Des sensations qui vous accompagneront longtemps après la lecture. Alors pardonnez-nous cet autre poncif, mais voilà un auteur à suivre.

De Thomas André, éditions Tristram, 162 pages.

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