Justice (pas le groupe)

Aurélie William Levaux est une boulimique. Non contente de faire de la bande dessinée, de l’illustration ou d’écrire des livres, elle accompagne à présent son mari dans ses performances scéniques. Ce qui inquiète surtout l’autrice, c’est de ne pas se faire enfermer dans un moule. Sa hantise, c’est la norme, allant jusqu’à lâcher, dans un débat sur l’art féministe,  » Moi, je suis soumise« . Alors, elle multiplie les disciplines pour brouiller les pistes. Mais dans le fond, le propos est toujours le même: l’amour, la vie et tout le bazar. Et son matériau, c’est elle-même. Elle se racontait déjà dans Bataille (pas l’auteur) et poursuit dans Justice (pas le groupe). Si le style s’est quelque peu assagi -elle écrit moins comme on parle-, le propos reste intime et percutant. Qu’elle aborde sa vie de couple, de mère, de femme, qu’elle nous raconte ses rêves ou qu’elle nous fasse partager une des plus belles déclarations d’amour, Aurélie William Levaux reste d’une désarmante sincérité. Mais c’est plus que ça car entre-temps, une crise sanitaire et sa kyrielle de restrictions se sont abattues sur nos vies. Avec sa liberté de ton, elle passe à la moulinette les injustices, les frustrations et autres aberrations d’une nouvelle vie qui semble s’installer définitivement… On en rit, on frémit ou on pleure et ça fait du bien.

D’Aurélie William Levaux, éditions Cambourakis, 208 pages.

7

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content