Jusqu’ici tout va bien

Imaginant des trapézistes fous progressant sur des murs d’escalade, Heave Ho trompe la mort et l’ennui à plusieurs, face à l’écran. hilarant.

Le climat gris et feutré des halls business de la Gamescom de Cologne -le plus grand salon de jeu vidéo au monde- ne se prête pas à la franche rigolade. Présenté en démo sur le stand de Devolver en août dernier, Heave Ho faisait pourtant rire aux éclats. High five! De parfaits inconnus y fraternisaient à force d’acrobaties follement coordonnées. Traduisible par Oh hisse en français, ce jeu d’arcade faiseur de bros confirme, cette rentrée, son incroyable et infaillible pouvoir fédérateur. Une vertu rare derrière les manettes.

Bien malin qui aurait pu prévoir que Cartel Studio passerait de l’ultraviolence pixelisée de Mother Russia Bleeds (un beat them all sorti il y a trois ans) aux balades aériennes, loufoques et poilantes de Heave Ho. Ce talent acrobatique anime en fait le coeur de ce jeu entre mur d’escalade -où l’on enchaîne les bonnes prises- et numéros de trapézistes-noceurs. Prenant en main une tête loufoque surmontée de deux bras articulés, le gamer doit très classiquement y rallier un point d’arrivée en passant de plateforme 2D en plateforme 2D. Le tout en évitant les chutes mortelles.

Heave Ho déballe une prise en main à la facilité déconcertante. Les gâchettes gauche et droite de la manette ferment les poings des protagonistes qui s’accrochent ainsi sur toutes les surfaces (non létales) du jeu. Second trick, le stick gauche oriente légèrement le corps, lorsqu’il se tend vers une prise ou lors d’un vol. S’agripper sur un mur avec la main gauche puis tendre son bras droit vers une autre paroi, recommencer et progresser. Mais les contrôles volontairement imprécis pimentent les débats. Et on trompe la mort en survolant parfois des pics, à un pixel près du game over.

Jusqu'ici tout va bien

Petits meurtres entre amis

En nous faisant se balancer tel Tarzan de liane en liane, Heave Ho enfonce le clou du spectacle lorsqu’il se pratique à plusieurs (jusqu’à quatre), face à l’écran. Le titre déploie alors une grammaire ludique en expansion. Chaque membre de l’équipe peut ainsi attraper la main, le bras ou la tête de son comparse jusqu’à former une chaîne d’amitié susceptible de se transformer en noeud haineux. Bien planifier un déplacement en quatuor s’avère vital. Heave Ho ressemble d’ailleurs à un exercice de confiance hilarant. La vie du groupe dépend en effet souvent de l’habileté d’un seul joueur et de la force de son poignet.

Flippé d’ouvrir la mauvaise main et de laisser tomber ses bros, le joueur crispe souvent ses doigts sur le joypad. Parfois, un quidam s’impose comme un lanceur d’amis improvisé. Les neuf niveaux du jeu ajoutent en outre des pièces d’or (débloquant des costumes) à transporter tout au long du parcours. Gare à l’avarice et aux ravins. Aux retardataires, aussi. Traîner en route déclenche parfois la pulvérisation d’un gaz occultant l’écran. Dopé par des niveaux bonus où l’on doit atteindre une alcôve dans un temps limité ou jouer au basket, Heave Ho rejoint Nidhogg au rayon des titres culte à sortir lors d’une soirée canapé entre amis.

Heave Ho

Édité par Devolver Digital et développé par Le Cartel Studio, âge: 3+, disponible sur PC, Nintendo Switch, PlayStation 4 et Xbox One.

8

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