Juana Molina

« Halo »

Distribué par Crammed Discs.

8

Ancienne vedette télé et humoriste argentine, fille d’une actrice et mannequin, Elva Chunchuna Villafane, et d’un chanteur de boléro et de tango répondant au doux prénom d’Horacio, Juana Molina nous a totalement envoûtés depuis la sortie en 2008 de l’étourdissant Un Dia sur le label Domino. Désormais signée chez les Belges de Crammed, la quinquagénaire de Buenos Aires s’enfonce dans la voie d’une pop expérimentale, électronique, libre et trafiquée. Elle n’en a pas rencontré le succès (en musique du moins) mais Juana l’exploratrice, c’est un peu la grande soeur sud-américaine de Björk et de Camille. Une drôle de sirène qui dans toute son étrangeté, avec son chant merveilleux et ses rythmes répétitifs, invite l’auditeur à s’échouer sur les écueils d’albums tournoyants. Dans une espèce de transe douce. D’élévation sonore et spirituelle. Molina, qui avait il y a quelques années participé à la grande aventure Tradi-Mods vs Rockers et travaillé avec les tradi-modernistes congolais, jongle ici avec les instruments et nous perd en espagnol dans le texte au milieu de ses incantations bizarres et guérisseuses. Parce qu’il y a une dimension rassurante dans ses mondes peu familiers. Étourdissantes, les chansons de Molina pénètrent lentement, insidieusement. Et se font parfois franchement entraînantes comme Cosoco, Cara de Espejo ou le jouette A00 B01 et ses sonorités de jeux vidéo. Si le monde était bien fait, le Halo de Juana serait de gloire. Une artiste à découvrir d’urgence si vous ne lui avez jamais laissé sa chance.

Le 20/06 à De Roma (Anvers).

J.B.

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