John Ford, l’homme qui inventa l’Amérique

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Entre l’Arizona et l’Utah, Monument Valley évoque tout de suite la conquête de l’Ouest. Et pourtant… Aucun des pionniers ne s’y est jamais aventuré. La région a juste été le décor des westerns de John Ford. Sa propre version de la naissance de l’Amérique. « Si vous voulez comprendre Ford, inutile de l’interviewer, dit son biographe Joseph McBride. J’ai moi-même, comme tant d’autres, essayé. Mais c’était pratiquement impossible. Il n’exprimait jamais ouvertement ses sentiments et ses pensées (…). En faisant des westerns, il pouvait travailler dans son coin sans se faire remarquer et en évoquant plus librement des questions sociales. Personne ne les prenait au sérieux et n’y prêtait attention. » Jean-Christophe Klotz raconte le cinéaste le plus oscarisé d’Hollywood, quatre fois comme meilleur réalisateur. Le mec jouait au cowboy bourru mais était très cultivé. Entre des interviews de son petit-fils, d’une philosophe, d’un critique, d’un historien du cinéma, d’une éleveuse de bétail et d’une prof de littérature américaine, ce documentaire s’en va chercher dans les nombreux films de Ford des indices de sa personnalité. La Chevauchée fantastique dénonce au vitriol l’hypocrisie sociale et la bien-pensance de la société américaine. Les Raisins de la colère est un réquisitoire contre les dérives du capitalisme et les banques sans scrupules. À voir sur Arte juste après L’Homme qui tua Liberty Valance.

Documentaire de Jean-Christophe Klotz.

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