Avec 2 blockbusters annoncés, John Carter d’Andrew Stanton et Battleship de Peter Berg, suivis du Savages de Oliver Stone, 2012 devrait définitivement être l’année Taylor Kitsch. Perspective que l’intéressé a le don d’accueillir avec la plus grande placidité. Le privilège de l’âge, sourit-il, du haut de ses 30 printemps, alors qu’on le rejoint dans un hôtel londonien – » Si tout ceci m’était arrivé à 21 ans, il y a de fortes chances que je serais au bar à l’heure où je vous parle« . Originaire de Kelowna, une petite ville de Colombie britannique, Kitsch s’essaye au sport national canadien, le hockey, jusqu’au jour où une blessure au genou ruine ses ambitions sportives. Un diplôme de nutritionniste sous le bras, le voilà qui embarque pour New York, où il suit les cours de Sheila Grey afin de devenir acteur, avant de manger sa ration de vache enragée – » N’ayant pas de visa, il m’était impossible d’obtenir du boulot, et je me suis retrouvé sans abri, à crécher dans le métro« , mentionne-t-il, sans en faire un monde pour autant.

L’adversité n’entame pas sa détermination, et la chance lui donne un petit coup de pouce lorsque, revenu à Vancouver, il obtient un emploi dans Snakes on a Plane -« Je connaissais la directrice de casting, qui m’a suggéré de passer une audition. Et le réalisateur, David Ellis, m’a retenu parmi le quota d’acteurs canadiens qu’il était tenu d’engager. » Petite cause, grands effets, les rôles s’enchaînent alors pour Kitsch, que Peter Berg engage dans la foulée pour la série Friday Night Lights.  » Ce fut un tremplin, et depuis, cela n’a pas cessé. » Avec John Carter, les choses auraient même tendance à s’emballer.  » Des opportunités comme celle-là ne se présentent qu’une fois, apprécie-t-il. L’énergie d’Andrew Stanton est contagieuse. Au sortir de notre première rencontre, j’étais déterminé à faire tout ce qui serait en mon pouvoir pour en être. » Et de se lancer dans un travail de préparation intensif pour le moins. Soit, pour le physique, un régime sec de 11 mois accompagné d’un entraînement ad hoc; et pour la construction du personnage, une immersion dans la Guerre Civile américaine, à grand renfort de lectures, les lettres qu’envoyaient les soldats chez eux, notamment.  » La perte de sa famille, et la culpabilité qui en résulte, déterminent ce personnage. Ce qui différencie John Carter de la plupart des blockbusters, ce sont les émotions, et le fait que l’évolution du personnage soit le véritable moteur du film. »

Quant à la tournure que pourrait prendre sa carrière, il observe encore, serein:  » Je veux voir ce dont je suis capable, et m’améliorer à chaque nouveau rôle. Etre effrayé aide: quand on vous appelle pour jouer le rôle d’un véritable photographe de guerre qui était accro à l’héroïne et s’est suicidé, il y a de quoi l’être, mais c’est aussi comme cela que l’on grandit« , souligne-t-il, allusion à The Bang Bang Club. La suite n’est pas mal non plus, puisque après avoir joué un soldat confédéré parachuté sur Mars dans John Carter, on le retrouvera en Navy Seal impitoyable chez Oliver Stone.  » Il n’y a pas de filtre, avec Oliver, et tout le monde le sait. Il s’agit encore une fois d’être prêt, sinon, vous allez succomber. J’ai adoré, et je retravaillerais avec lui sans l’ombre d’une hésitation: c’est une icône, un extraordinaire conteur d’histoires, et j’aime son côté old school. Le genre, après le cut, à vous prendre en aparté, et vous parler pendant 15 minutes de l’histoire et de votre personnage. En tant qu’acteur, tout est là… »

J.F. PL.

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