J’aurais voulu faire de la bande dessinée

 » Mais que fais-tu alors? », se demande le lecteur avisé. Depuis la séparation du célèbre couple d’auteurs qu’il formait avec Charles Berberian, Philippe Dupuy n’a de cesse de questionner le monde des arts plastiques, de la bande dessinée et des rapports qui les lient. Avec ce nouveau très bel album, il étend son questionnement à d’autres disciplines, la musique en l’occurrence. Nous y apprenons que le compositeur et pianiste de jazz Stéphan Oliva se destinait dans sa jeunesse au dur métier du 9e art après s’être fait rabrouer par sa prof de piano. C’est en découvrant le jazz et l’improvisation à quinze ans qu’il s’est finalement remis au piano. Si Dominique A n’a jamais hésité entre les deux disciplines, on apprend qu’il est un grand amateur de la chose dessinée. Il nous parle de sa collection de BD et, à travers elle, des liens qui existent entre dessinateur et musicien: la manière de composer un morceau de musique et une planche illustrée, entre l’encrage du crayonné qui risque de gommer l’énergie du premier jet et l’improvisation musicale. Mais chacun dans son domaine va plus loin en opposant « artisan » et « artiste » et au-delà, « prétendre » et « prétention ». On l’aura compris, le discours vole haut. On touche, si pas à la philosophie, du moins à la théorie artistique. Et c’est passionnant, car la narration reste accessible… et sans aucune prétention.

De Philippe Dupuy avec la participation de Dominique A et de Stéphan Oliva, éditions Futuropolis, 88 pages.

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