SES PREMIERS ALBUMS PARUS SOLO ENTRE 1977 ET 1982 SONT RÉÉDITÉS EN VERSION DOUBLE VINYLE, EN 45 TOURS ET NON 33. TEST SONORE CHEZ DAN LACKSMAN.

« There’s old wave. There’s new wave. And there’s David Bowie. » Ce slogan pub célébrant la sortie de l’album Heroes en 1977 aurait parfaitement convenu à Peter Gabriel, artiste transgenre. Lorsqu’en 1975 celui-ci quitte Genesis, groupe prog-rock anglais en ascension rapide, il a 25 ans et d’autres désirs qui vont se concrétiser en quatre disques de pop aventurière, parus en cinq ans, tous titrés Peter Gabriel (1). Les actuelles rééditions, tirées à 10 000 exemplaires pièce (2), sont d’autant plus particulières que les 33 Tours originaux conservent ce format mais en vitesse 45 Tours: d’où le double album à la place du simple initial. Dans son studio SynSound de Laeken, Dan Lacksman (ex-Telex et producteur multiple) accepte gentiment de comparer les nouvelles versions aux originales. Platine et pré-ampli Cambridge Audio relayés par une table SSL analogique et des enceintes Audio Acoustics: l’écoute version Rolls.

Premier réflexe de Dan: « La dynamique est supérieure sur les nouveaux… Waw la basse. La gravure en 45 Tours veut dire que, partant des bandes originales, elle s’est faite à demi-vitesse par rapport à la version du 33 Tours: le son est dès lors gravé avec beaucoup plus de précision. » De fait, les guitares de Solsbury Hill paraissent terriblement gourmandes et la voix incorpore davantage d’aigus: Peter Gabriel en 45 Tours chante l’anglais en toute volupté. Le niveau est également plus haut, plus probant: 4 db de mieux pour la version 2015. Dan: « A l’époque, au début des années 80, pour cause de passage radio, on sacrifiait volontiers les basses dans le vinyle, parce que celles-ci prennent beaucoup d’espace. » La clarté supplémentaire est là, un surplus de cristallin aussi, et même, dixit Dan, « dans les LP d’avant, on sent que les « s » des mots de Gabriel sont limités ».

Même impression de jouvence avec un autre classique, Games Without Frontiers: belle architecture sonore et semblable élégance précise dans les graves. Globalement, la musique de Gabriel semble plus caoutchouteuse, ayant clairement gagné une dose de charnel dans son format « 45 Tours ». Parfois, comme les drums d' »Intruder », la musique semble extraordinairement proche, comme si tout cela se déroulait dans la pièce d’écoute. Même si le retour à une platine et stéréo « normales » descendent un peu le niveau d’excitation sonore, ces quatre albums de Gabriel restent distincts de la suite de sa carrière discographique, notamment de So (1986), album superstar des années MTV. On a un faible pour le 1 (Car)parce qu’à sa sortie en 1977, il paraît totalement ovni entre vieux et nouveau monde, insularité que la modernité un peu forcée du numéro 2 (Scratch),en juin 1978, n’atteint pas. Le troisième (Melt), de mai 1980, est sans doute ce que Gabriel a fait de mieux de toute sa carrière, incluant le tube Games Without Frontiers et ce Biko d’envergure qui s’ouvre à la world, inspiré d’un militant noir assassiné par les sbires de l’apartheid. Chaud également, le 4 (Security),que la gravure 45 Tours emmène vers des sommets rythmiques.

(1) REBAPTISÉS OFFICIEUSEMENT SELON LEUR POCHETTE, DANS L’ORDRE, CAR, SCRATCH, MELT ET SECURITY.

(2) PLUS DEUX FOIS 3000 COPIES POUR LA VERSION ALLEMANDE DES 3 ET 4.

DOUBLE LP 1, 2, 3 ET 4 CHEZ CAROLINE, AVEC CODE DOWLOAD 24 BITS ET 16 BITS INCLUS.

PH.C.

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