Hollywood nostalgie

Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

Du catalogue Universal ressortent cinq films de l’âge d’argentdu cinéma populaire américain.

La Symphonie des héros

8 (1) – La Kermesse des aigles

8 (2) – Un tueur dans la foule

5 (3) – Le Toboggan de la mort

7 (4) – Sauvez le Neptune 5 (5)

Au tournant des années 70, Hollywood et ses piliers traditionnels, les grands studios, se sont retrouvés face à une concurrence accrue de la télévision. D’âge d’or, il n’était plus question, mais bien d’un recentrage vers une production populaire que certains appellent aujourd’hui « l’âge d’argent ». Julien Comelli, cinéphile suisse alliant le plaisir à l’érudition, est de ceux-là. C’est lui que l’éditeur français Elephant Films a choisi pour présenter et animer (au fil de suppléments riches d’informations à en donner parfois le tournis) la réédition au format Blu-ray de cinq films réalisés durant cette époque particulière. Cinq films issus du catalogue Universal qui viennent illustrer, d’inégale manière, ce que le studio proposait durant une décennie où s’imposaient par ailleurs une nouvelle génération surdouée (Scorsese, Coppola, De Palma, Cimino, Spielberg), et des sous-genres comme l’horreur gore (les morts-vivants de Romero en tête) et le thriller politique parano (Les Hommes du président, Les Trois Jours du condor, À cause d’un assassinat).

Un des piliers de la politique des genres animant Hollywood en ces années de doute et de transition fut le film catastrophe. Tremblement de terre et La Tour infernale, tous deux sortis en 1974, marquèrent l’apogée de ce cinéma de la peur collective, auquel se rattachent deux des films de la sélection Elephant. Le Toboggan de la mort (1977) prend pour cadre principal un parc d’attractions dont l’inauguration est perturbée par les menaces d’un maître-chanteur spécialisé dans les explosions meurtrières de montagnes russes. Suspense tendu, personnages intéressants et images subjectives vertigineuses font un bon divertissement de ce thriller réalisé par James Goldstone. On ne peut en dire autant des deux autres films rattachables au cinéma catastrophe, Sauvez le Neptune (1978), sur le naufrage tragique d’un sous-marin et les opérations tentées pour sauver l’équipage d’une mort atroce par étouffement, et Un tueur dans la foule (1976), où un sniper entend faire un « carton » dans un stade de Los Angeles où se dispute un grand match de football américain. Les fastidieuses longueurs de ces deux films traduisent l’épuisement d’un type de cinéma déclinant. Le niveau remonte heureusement de plusieurs crans avec La Kermesse des aigles (1975) et La Symphonie des héros (1967). Le premier situe dans les années 20 les mésaventures d’un ex-pilote d’avion de la Première Guerre mondiale (Robert Redford) reconverti dans l’acrobatie aérienne. George Roy Hill (L’Arnaque, Butch Cassidy et le Kid) fait une réussite de ce spectacle doux-amer, fort attachant. Quant à La Symphonie des héros, original et très mésestimé, il cadre sur fond de film de guerre (en 1944 et en Belgique) la confrontation d’un chef d’orchestre américain (Charlton Heston) et d’un officier allemand (Maximilian Schell) aux ego surdimensionnés.

Louis Danvers

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