Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Holly Ghost – Une fée new-yorkaise sort sa baguette magique et enregistre un premier album cotonneux et fantastique avec le sorcier David Sitek. Abracadabra.

« The Magician’s Private Library »

Distribué par XL Recordings.

Elevée à la dure au sein d’une famille fondamentalement religieuse, elle a grandi en chantant à l’église ou dans la voiture, lors des retours dominicaux, sur la carpette arrière aux pieds de ses frère et s£ur parce que sa voix leur cassait les tympans. Aujourd’hui, elle nous fredonne son Forest Green Oh Forest Green à l’oreille comme si elle nous chuchotait quelque confidence. Holly Miranda, c’est la nouvelle petite coqueluche de la scène new-yorkaise. Un ravissant bout de femme qui plaît à KanYe West. S’est fait produire par David Sitek. A dédié son album à un oncle schizophrène et a failli signer un contrat avec une maison de disques derrière laquelle se cachait la mafia et son argent frauduleux.

Originaire de la banlieue de Detroit, Holly Miranda a commencé le piano vers 6 ans. A écrit ses premières chansons en empoignant une guitare à l’adolescence et a quitté le cocon familial pour Brooklyn dans la foulée. Son groupe The Jealous Girlfriends tirait son épingle du jeu quand la belle a décidé de se concentrer sur ses propres compositions.

Que ce soit aux manettes, à la batterie ou pour un duo, c’est presque tout TV on the radio que la princesse Holly a fait monter dans son carrosse. La belle a rencontré le sorcier Sitek en studio alors qu’il enregistrait Return to Cookie Mountain. Elle a aussi habité à Brooklyn dans le même immeuble que Kyp Malone dont il lui est arrivé de garder les enfants.

« J’aime les filles »

On la compare souvent à Feist ou à Cat Power mais son idole à elle, c’est Nina Simone. Holly a grandi avec la Motown. Ses artistes chantaient Dieu, ça plaisait à ses vieux. Mais si elle assume son homosexualité, déclare que, quand elle écrit une chanson d’amour, elle est généralement destinée à une fille, elle n’a jamais, dit-elle, entendu parler de Gossip et de Beth Ditto.  » Je ne suis pas très au fait de l’actualité« , s’excuse-t-elle. La Miranda sera-t-elle après miss King Size, les Scissor Sisters ou encore Mika, une nouvelle icône de la communauté gay et lesbienne?  » Ce n’est certainement pas ce que je cherche, insiste la jeune femme. Mais j’aime les filles. Ça fait partie de moi. Il n’y a aucune raison de le cacher. »

Nous, c’est son album qu’on aime. Un disque habité. Un rêve éveillé. Une voix voilée, flottante et chaleureuse qui plane sur ses chansons comme le timbre d’Hope Sandoval sur les titres de Mazzy Star. Avec un petit côté féérique à la St Vincent. On en entend déjà crier à l’album de producteur. Mais c’est du côté des M pour Miranda et pas à Sitek qu’on rangera The Magician’s Private Library dans notre discothèque. Guitares, électrique et acoustique, synthés, instruments jouets… Holly ne se contente pas de chanter. Elle a d’ailleurs écrit toute seule les 10 berceuses de l’au-delà qui vous envoûteront tout au long des prochains mois.

www.myspace.com/hollymiranda

Le 22/04 au Botanique, le 25/04 au Grand Mix

(Tourcoing).

Julien Broquet

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