« Bad Mode »
Les chiffres: 50 millions de disques vendus. Dont un premier album sorti en 1999 écoulé à 8 millions d’exemplaires sur l’archipel nippon. Record absolu. Il est malgré tout probable que vous ne connaissiez ni le nom ni la généalogie de cette quasi-quadra new-yorkaise, née en Grosse Pomme de parents japonais: père producteur de disques à succès et mère suicidée en 2013, célèbre chanteuse d’enka, genre musical sentimental japonais. Tout cela nourrit forcément un trajet multiple via deux identités contiguës -japonaise et américaine- et des albums transgéographiques. Sur son huitième disque, Hikaru convoque ses potes comme Skrillex ou Sam Shepherd (Floating Points) pour une production bilingue qui serpente agréablement entre pop, électro, r’n’b’ et incidences japonaises. C’est entre autres l’usage de la langue orientale qui rend l’affaire intrigante. Sans doute davantage qu’une sonorité globale qui, a priori, semblerait plutôt convenue à l’international. L’intérêt est surtout lorsque Hikaru emprunte des chemins de traverse. Par exemple dans Not in the Mood: le morceau démarre en brèves notes de piano mineur, embraie sur plusieurs minutes de disco-jazz ambianceur, et finit ses 7 minutes 28 secondes en mode synthés libérés. Assez symptomatique d’un album plus complexe qu’il ne paraît initialement. Ce qui est plutôt la marque des enregistrements qui tiennent bien le coude au fil du temps.
Distribué par Sony Music.
7
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