Hamon, fractures de campagne

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Alors que contre toute attente, fin janvier 2017, Benoît Hamon décrochait le fameux sésame pour représenter la gauche aux élections présidentielles, il ne pouvait s’imaginer que, quelques mois plus tard, la sentence serait terrible. Quitte à renier la confiance et les idéaux de leurs partisans et concitoyens, les cadres du parti poignardent celui qui est censé incarner le rassemblement. Le candidat, en nette fracture avec la vieille garde de sa famille politique, se voit infliger la pire défaite des archives de la gauche. Macron et Le Pen atteignent le deuxième tour. Le reste appartient à l’Histoire. Pourtant, un tel effondrement ne peut surgir du fait d’une seule âme. Une social-démocratie mortifère, l’échec cinglant du quinquennat d’Hollande, voilà autant d’écueils que Benoît Hamon n’aura pu esquiver.  » J’ai échoué à déjouer le désastre qui s’annonçait depuis plusieurs mois et peut-être depuis plusieurs années« . Mea culpa? De fait, mais pas seulement. Lucide, Hamon évoque les échecs, interroge les choix, soulève trahisons et désillusions. En parallèle avec une immersion au coeur de la campagne, là où, dans l’envers du décor, la caméra capture ce que les micros tendus se voient refuser, l’homme règle ses comptes avec un franc-parler à mille lieues des canons de la politique consensuelle. Rare opportunité s’il en est.

Documentaire d’Hugues Nancy.

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