Gung Ho t. 5: Mort blanche

Dans le paysage super embouteillé de la bande dessinée d’aventure, Gung Ho sort clairement du lot. Est-ce parce que les deux auteurs allemands sont libres de toute tradition « bédéphilique » -l’Allemagne n’étant pas connue dans le domaine? Est-ce parce qu’ils lorgnent plutôt du côté du cinéma bis pour y puiser leur inspiration? Toujours est-il que rarement une série a tenu son engagement tout au long des cinq tomes qui la constituent. La réussite tient surtout au fait que jamais les auteurs ne nous ont jamais fait miroiter quelque chose qui n’est pas. Gung Ho est la rencontre de deux sous-genres que sont le « slasher » et le « teen movie ». D’un côté, nous avons une humanité réduite à sa portion congrue, retranchée derrière de hautes murailles dans des villages faits de bric et de broc. Le danger vient de monstres mi-ours blancs mi-macaques qui vous croquent un bras ou un jarret en deux coups de dents. De l’autre côté, des jeunes protagonistes qui ne pensent qu’à faire la fête et fuir l’autorité parentale. Pas plus, pas moins. Ici on ne sauve pas le monde, on ne découvre pas ce qui a conduit l’humanité à sa perte et les survivants n’en sortent pas grandis. La seule préoccupation est de sauver ses miches. Si message il y a, c’est que le plus grand danger de l’humanité est… l’humain. La maîtrise du dessin est complète, Kummant arrive à nous faire oublier la palette graphique qui se cache derrière sa main: c’est lumineux, chaud sous le soleil de l’après-midi, froid et humide dans la brume du petit matin. Bref, une excellente BD d’aventure, dont le final réussit le cocktail parfait entre adrénaline, hormones et hémoglobine. Un futur classique!

Gung Ho t. 5: Mort blanche

De Thomy von Kummant et Benjamin von Eckartsberg, éditions Paquet, 96 pages.

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