Grand Platinum

À la tête d’une agence de communication, Louise, 32 ans, tente de se dépêtrer de l’ego de son principal client, Stan, ingérable diva du design. Cherchant à se reconstruire après le décès de son père, la jeune femme se pique de rassembler la collection de carpes japonaises que celui-ci a dispersée clandestinement dans les mares et bassins parisiens. La rapprochant de son frère, cette pêche miraculeuse pourrait ramener dans ses filets un touchant secret de famille… Après un récit documentaire consacré à la Performance, Anthony van den Bossche signe un premier roman qu’on imagine librement nourri de son propre travail d’agent (il accompagne designers et architectes). Où son héroïne tourne en rond dans le vivarium des caprices et avis définitifs de l’aristocratie du meuble: « Les designers formaient une communauté sans hystérie, plus cultivée que celle du cinéma, plus responsable que celle de la mode, plus ouverte que celle de l’art. » Dans l’esquisse de ce milieu en vase clos, on ne retrouve pas les intuitions puissantes qui animaient Malakoff, le premier roman de Gregory Buchert sur le simulacre et l’art contemporain. Au style un peu vert de ce bref roman où miroitent les koï, il manque un je-ne-sais-quoi pour dériver vers le grand large romanesque que certaines de ses lignes semblent dessiner.

D’Anthony Van den Bossche, éditions du Seuil, 160 pages.

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