Deux tendances poids lourds se dégagent ces dernières années des comédies de genre estampillées cinéma bis, voire carrément le plus souvent de série Z: les requins (les impayables Sharknado, Sharktopus, Dinoshark, Sand Sharks, Avalanche Sharks, Mega Shark Versus Crocosaurus, 2-Headed Shark Attack…) et les nazis. En dignes et fiers héritiers du nébuleux Shock Waves de Ken Wiederhorn (1977), et son commando de super-soldats aquatiques, ou du Lac des morts-vivants de Jean Rollin (1981), caviar de nanar érotisant légitimement considéré par beaucoup comme le pire film d’horreur français de l’Histoire, les tenants récents de cette seconde voie n’aiment rien tant que mettre en scène du Boche sanguinaire mais surtout dans un état de putréfaction relativement avancé. Du nazi zombie, donc.

C’est le cas par exemple du Dead Snow (2009) déjà culte de Tommy Wirkola, jeune réalisateur, scénariste et producteur norvégien. Fauché mais jamais cheap, cet ovni rigolard commence comme un innocent Sam Raimi des familles: un groupe de jeunes gens en chaleur décide de se payer du bon temps au grand air. Avant que des morts-vivants super véloces du Troisième Reich déboulent dans la poudreuse pour bouffer tout le monde. Faucille, marteau ou tronçonneuse: tout vient à point pour se défendre, et le film, carburant dans la joie et la bonne humeur à la décapitation, à l’amputation et au démembrement, d’aligner comme à la parade les références au cinéma d’horreur des années 80 et 90 (Evil Dead donc, mais aussi Friday the 13th ou Braindead) sans jamais rien sacrifier de son esprit foutraque, résolument revêche et mal élevé. Cinq ans plus tard, dans Dead Snow 2: Red vs. Dead, du même Tommy Wirkola, le seul survivant de la première aventure lève une armée de zombies bolcheviks pour mettre définitivement la pâtée aux Fritz. Fendard, à défaut d’être essentiel.

Tiens ta droite

Veine rigolo-soviétique, toujours, avec Frankenstein’s Army (2013), film américano-néerlando-tchèque de Richard Raaphorst empaqueté façon found footage où Staline charge un caméraman de filmer les actions supposément héroïques d’une unité de soldats russes durant la Seconde Guerre mondiale. L’affaire partant résolument en sucette quand ceux-ci déboulent dans un laboratoire secret allemand, la médiocrité des accents soviétiques et la diversité des nazis bio-mécaniques imaginés par un savant fou ajoutant au sel comique de l’entreprise. Et on ne parle même pas du Inglourious Basterds de Quentin Tarantino qui, à défaut de zombies et pour boxer dans une catégorie résolument plus grand public, n’en ose pas moins aussi à l’occasion le mix détonant entre rire et violence à l’ombre des svastikas. Même si on est loin de l’humour débilos du Surf Nazis Must Die (1987) cher à Troma, et sa mamy black vengeresse s’en prenant à la grenade aux jeunes délinquants néo-nazis qui terrorisent les plages.

C’est un sérieux papal qui préside par contre à Outpost (2008), film d’action claustro dont la franchise compte désormais trois longs métrages et où des zombioches teutons défient l’espace-temps à l’intérieur d’un champ expérimental d’énergie lié à un ancien bunker SS. On a connu plus crédible, certes, mais l’ensemble fonctionne assez bien, notamment dans sa construction pas très éloignée d’une logique de jeu vidéo, domaine d’ailleurs fort peu en reste en matière de morts-vivants allemands -voir, au hasard, le récent Wolfenstein: The Old Blood ou la saga Call of Duty.

Quoi qu’il en soit, avec son scénar définitif et résolument what the fuck qui mixe toutes les obsessions de série Z du moment, Sky Sharks devrait mettre tout le monde d’accord en 2017. Jugez plutôt: des nazis zombies y chevauchent des requins mutants dans les airs pour des séances de fight dégénérée. Ben tiens, il suffisait d’y penser…

N.C.

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