Girlhood

Quelle est la place des femmes dans le rap? Plus que jamais, la question semble traverser le genre. Pour preuve, la seconde saison de la série Validé a fait de son personnage principal une rappeuse. Dans la foulée, Canal+ a également produit le documentaire intitulé Reines, pour l’amour du rap. Diffusé le mois dernier en France, il suivait Chilla, Davinhor, Le Juiice, Vicky R et Bianca Costa, se rassemblant pour enregistrer un titre en commun. Et diffuser ainsi  » quelques gouttes d’eau dans un océan de testostérone » . Aujourd’hui, c’est Arte qui ajoute sa contribution au débat. Dès le 1er décembre, il proposera une mini-série de quatre épisodes, d’une douzaine de minutes chacun. Baptisée Girlhood, elle a la bonne idée de voyager. À chaque destination -Allemagne, Afrique du Sud, France et Maroc-, deux rappeuses livrent leur expérience. De la communauté culturelle très woke de Berlin à la société marocaine plus conservatrice, elles sont forcément différentes. Là où l’Antillaise Meryl revendique ses racines créoles bien plus encore que ses positions féministes, l’Allemande d’origine nigériane Layla Boe tente de faire sonner la langue de Goethe sur un groove r’n’b. Si l’Afrique du Sud est le pays du continent qui compte le plus grand nombre de rappeuses, il est aussi celui où les violences conjugales sont devenues un vrai fléau, dénoncé par des jeunes artistes comme Dee Koala, 20 ans à peine. Au Maroc aussi, les filles prennent le micro, n’hésitant pas à affronter les archaïsmes locaux -quitte à devoir s’exiler comme Krtas’Nssa, installée depuis 2018 à Bruxelles. Au final, chacune vit son féminisme à sa manière. Mais avec une même flamme et une énergie galvanisante.