Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Palais des Beaux-Arts, 10, rue Royale, à 1000 Bruxelles. Jusqu’au 29/09.

Coupe du monde, 17 pays africains fêtant leurs 50 ans d’indépendance, gastronomie qui sort du placard, nuée d’événements culturels… Pas de doute, 2010 est l’année de l’Afrique, si toutefois quelqu’un en doutait encore. Parmi la foule de réjouissances, le festival L’Afrique visionnaire conçu par Bozar et le Musée royal de l’Afrique centrale à Tervuren se taille la part du lion. Concerts, expositions, performances, littérature, l’occasion sera parfaite pour vibrer à l’unisson culturel du continent noir. A l’intérieur de cette programmation foisonnante, un événement s’affiche incontournable: GEO-graphics, A map of art practices in Africa, past and present. Incontournable cette exposition le sera en raison de la réflexion qu’elle propose quant à la mise en valeur du patrimoine africain. La question qui la traverse est celle-ci: comment peut-on aujourd’hui rendre compte de la production artistique africaine, qu’elle appartienne au passé ou au présent? La réponse qui a été faite a le mérite de secouer le cocotier d’une muséographie figée. Plutôt que de faire des fétiches, des masques et autres sculptures anthropomorphes, des objets coupés de tout contexte, il est aujourd’hui impératif de les frotter à la création actuelle africaine. Du coup, 220 pièces du Musée royal prennent place aux côtés d’images et d’installations signées par des artistes contemporains. Parmi eux, l’architecte David Adjaye est omniprésent avec un large éventail de photos qu’il a prises durant 10 ans aux 4 coins des villes africaines. On notera au passage qu’Adjaye est également le directeur artistique de l’événement. Autre originalité, plutôt que d’avoir immobilisé les contours de l’exposition aux moyens de frontières héritées de l’époque coloniale, GEO-graphics déploie une scénographie inspirée par les zones géographiques qui caractérisent le continent: le Sahel, le Maghreb, le désert, la savane, la forêt et la montagne. Sans oublier qu’en invitant 8 centres artistiques africains -venus du Cameroun, du Congo, du Nigéria… -, l’exposition veut montrer la vitalité mais également la vulnérabilité de la création sur place. l

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Michel Verlinden

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