AUX CONFINS DE LA GALAXIE COMME SUR LA TERRE FERME, LA PAIX ET L’ÉQUILIBRE SEMBLENT MENACÉS DANS DEUX DES BONS BLOCKBUSTERS DE L’ANNÉE ÉCOULÉE.

Guardians of the Galaxy

DE JAMES GUNN. AVEC CHRIS PRATT, ZOE SALDANA, DAVID BAUTISTA. 2 H 02. DIST: DISNEY.

Dawn of the Planet of the Apes

DE MATT REEVES. AVEC JASON CLARKE, KERI RUSSELL, ANDY SERKIS. 2 H 11. DIST: FOX.

7

Dans Super, en 2011, il s’intéressait à un misérable cuistot s’improvisant du jour au lendemain super-héros sans super-pouvoir façon Kick-Ass ultra indie. Avec Guardians of the Galaxy, James Gunn, cinéaste punk-trash formé à l’école Troma, dispose certes d’un budget 70 fois supérieur -on parle ici d’un film Marvel, adaptation du comic du même nom, distribué par Disney- mais n’en continue pas moins à creuser la veine d’une contre-culture joyeusement irrévérencieuse portant au pinacle les outsiders et les underdogs. Soit, en l’occurrence, Peter Quill alias Star-Lord (Chris Pratt, hilarant loser de la série Parks and Recreation), aventurier branleur et régressif dont la dernière mission en date n’a pas manqué de foutre le boxon dans la galaxie. Coursé par des chasseurs de primes peu avenants, il rallie bientôt à sa cause quatre aliens à la masse, et tente tant bien que mal de jouer les pacificateurs…

A la barre de ce film de super-héros pas comme les autres, bourré de références eighties et de chouettes caméos, James Gunn trouve le parfait équilibre entre la SF qui pétarade et la déconne décomplexée. Se réclamant d’une totale liberté créative, il explique dans de généreux suppléments Blu-ray avoir particulièrement pris son pied au niveau de la conception visuelle de ce premier Guardians, énorme carton au box-office dont la suite devrait voir le jour au printemps 2017. « J’ai adhéré à cette esthétique post-moderne de contrastes qui fait cohabiter le beau avec le laid. » Ajoutant encore: « Je voulais vraiment créer un space opera qui redorerait le blason de ce genre de films. » Mission accomplie.

Monkey business

Autre réussite blockbusterisante sur laquelle plane l’ombre d’un conflit sans précédent, le deuxième volet du reboot-prequel de la franchise Planet of the Apes plante son action dans un futur proche à l’équilibre fragile, les singes évolués emmenés par César et une humanité largement décimée par un virus dévastateur étant sur le point de s’y livrer une guerre sans merci… Plus abouti visuellement, le film, cornaqué par le réalisateur de Cloverfield, est sombre, tendu et malin -la référence à la trahison de Jules César par Brutus, le clin d’oeil au Black Hole de Charles Burns. Même si aucun moment ne renoue avec l’intensité dramatique de la fameuse scène du Golden Gate Bridge de l’épisode précédent.

Plus de deux heures de bonus accompagnent la version Blu-ray de ce Dawn of the Planet of the Apes. Soit une plongée protéiforme dans l’envers de l’écran où domine un focus sur les effets spéciaux mettant en lumière le sidérant rendu réaliste de la capture de mouvement Weta, et le formidable travail d’interprétation d’Andy Serkis, le Gollum de The Lord of the Rings, en César.

NICOLAS CLÉMENT

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