Frankenstein 1918

 » J’ai eu le privilège et le malheur de vivre, mourir et renaître dans les premières décennies d’un siècle fou, autant créateur que dévastateur (…). Je nourris aujourd’hui l’espoir de donner aux hommes d’après-demain une leçon profitable. » Ainsi s’exprime Victor, le premier des « non-nés » créés par les Anglais en 1914 dans ce qu’ils appelleront « L’Opération Frankenstein »: plutôt que de construire des chars, les scientifiques créeront directement de la chair à canon. Tous seront anéantis (et n’empêcheront dans l’imagination de Johan Heliot ni la Grande Guerre de durer 20 ans, ni un protectorat prussien), sauf un qui en réchappe, et errera longtemps dans une Angleterre ravagée par les bombardements chimiques… Traité, brillamment, sur le ton de l’enquête réellement historique, collectant écrits et témoignages de l’époque, Frankenstein 1918 est comme son nom l’indique une uchronie autant qu’un hommage appuyé au roman de Mary Shelley, sous-titré, on l’oublie trop souvent Le Prométhée moderne. Or si Frankenstein a exactement deux siècles, et la Grande Guerre ici évoquée et « uchronisée » exactement 100 ans, aucun d’eux n’a perdu de son actualité ou de son pouvoir d’évocation. Johan Heliot, auteur prolixe dans tous les genres de l’imaginaire, tape donc ici on ne peut plus juste.

de Johan Heliot, Éditions L’Atalante, 256 pages.

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