Festivals en série

Le souhait, formulé en 2016 par le ministère de la Culture en France, d’organiser un unique festival international de séries a finalement accouché d’une double issue. Lille a récupéré l’organisation du festival Séries Mania, qui se tenait à Paris depuis 2009, et Cannes a annoncé pour sa part sa propre édition « Séries ». Le résultat peut être vu comme une rivalité, certes, mais également comme l’occasion de s’en mettre plein les mirettes. Leurs sélections, animations et compétitions respectives se révélant singulièrement complémentaires et particulièrement alléchantes, entre nouveautés, suites attendues et rencontres inespérées. CannesSéries (4-11 avril) s’ouvrira avec la troisième saison de Versailles et se clôturera par Safe, nouvelle création signée Harlan Coben (après The Five), par ailleurs président du jury. L’avant-première de La Vérité sur l’affaire Harry Québert, roman de Joël Dicker adapté par Jean-Jacques Annaud avec Patrick Dempsey, essaiera de ne pas faire d’ombre à la sélection officielle, riche en propositions du Mexique ( Aquí en la tierra, de Gabriel García Bernal), des États-Unis ( Killing Eve, de la géniale Phoebe Waller-Bridge) et de Belgique ( Undercover de Nico Moolenaar). Le jury sera composé d’Audrey Fouché, Paula Beer ( Bad Banks), Melisa Sözen, Michael K. William ( The Wire) et Cristobal Tapia de Veer. Côté rencontres, on sautera sur les masterclasses de Michelle Dockery ( Downton Abbey, Godless) et Jean-Jacques Annaud lui-même. À Lille, le Festival Séries Mania (27 avril-5 mai), proposera les nouvelles saisons inédites de The Bridge ( Bron), The Handmaid’s Tale et Westworld. En sélection officielle, Ad Vitam (France), Il Miracolo (Italie/France), American Woman (États-Unis), Mystery Road (Australie), entre autres, promettent une édition 2018 au sommet de sa forme, proposant également une expo Twin Peaks, un escape game inspiré de The Walking Dead, des DJs sets et un univers immersif digne des comic-cons. Enfin, les masterclasses données par Sarah Treem ( The Affair), Charlie Covell ( The End of the F***ing World) et Fanny Herrero ( Dix pour cent) ont de quoi faire rêver.