Fashion nugget

Venus de Virginie, les Ar-Kaics cultivent l’héritage Nuggets sur un album garage propre et vintage aux mélodies accrocheuses.

Succursale rock du label soul Daptone ouverte il y a trois ans déjà (quand Charles Bradley et Sharon Jones étaient encore de ce monde), Wick Records fait sans se presser son petit bonhomme de chemin. Après les New-Yorkais de Mystery Lights et le Canadien Michael Rault, c’est désormais aux Ar-Kaics de sortir leur premier album chez les rois du vintage. Les Ar-Kaics sont originaires de Richmond en Virginie. La rencontre d’un boulanger, d’un chauffeur, d’une bibliothécaire (qui accompagné Ian Svenonius dans Chain and the Gang) et d’un serveur.

Si tu as usé la célèbre compilation Nuggets de garage sixties (« original artyfacts from the First Psychedelic Era », revendiquait-elle), les Pebbles et les Back From The Grave, les Ar-Kaics sont faits pour toi. Il manque sans doute ici de folie et de sauvagerie mais ces quatre-là ont le charme des Stones et Beatles dilettantes qui répondaient jadis, milieu des années 60, à la British Invasion.

Chanteur fictif…

Enregistré en trois jours durant le printemps 2017 dans le Montrose Studio d’Adrian Olsen (Foxygen, Natalie Prass), produit par Wayne Gordon (King Gizzard, Jon Spencer) et Mikey Post (Reigning Sounds), In This Time sent le papier jauni, le 33 Tours poussiéreux, les bières au garage et les pétards à la cave… Aucun doute: les Ar-Kaics connaissent leurs classiques. Ont été biberonnés aux Seeds, aux Sonics, aux 13th Floor Elevators et aux Standells… Directes, efficaces, ces douze cartes postales d’un autre temps carburent à la simplicité et au son d’antan. Un temps que les moins de 20 ans ne veulent pour la plupart pas connaître (du moins pour l’instant) mais qui reviendra tôt ou tard (la musique est cyclique) à proximité de leurs radars.

Fashion nugget

Après un premier disque à tendance débridée, maladroite et bordélique, les Ar-Kaics ont resserré leurs sixties. Ils font mumuse avec les Liminanas et le Velvet Underground ( She’s obsessed with herself). Poussent des petits coups de gueule pas bien méchants ( No Vacancy) et s’offrent quelques ballades hallucinées comme on les aimait il y a 50 ans ( Cut Me Down, It’s Her Eyes). La pochette est l’oeuvre de Mingering Mike. Le plus prolifique chanteur fictif de l’histoire de la soul. Entre 1968 et 1977, le mec de Washington a enregistré 50 albums, autant de singles, des BO et un hommage à Bruce Lee. Enfin, enregistré dans sa tête: Mike Stevens (c’est son vrai nom) concevait des bricolages en carton, dessinait des pochettes avec crayons de couleur, feutre et gouache et imaginait même les petites notes et crédits qui allaient avec mais en oubliant généralement d’écrire et d’enregistrer réellement ses morceaux…

Un peu de Allah Las, une pincée de Black Lips… Bienvenue chez les Ar-Kaics.`

The Ar-Kaics

« In This Time »

Distribué par Wick Records/Daptone.

7

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