Si, comme certains le prétendent, les chiens ressemblent à leurs maîtres, les deux cabots permanentés qui figurent sur la pochette d’ Advertise Here n’appartiennent certainement pas aux membres d’Exek, groupe australien signé par John Dwyer de Osees sur son recommandable label californien Castle Face. Après la réédition de Biased Advice, déclinaison toute personnelle de post-punk radical, dissonant et industriel, c’est un nouvel album que balance aujourd’hui le gang de Melbourne. On sait les kangourous du rock enclins à varier les plaisirs, à multiplier les projets. Les Exek ne dérogent pas à la règle. Les oreilles curieuses ont peut-être même déjà dessiné un arbre généalogique dont les ramifications mènent aux Shifters, Repairs, Circle Pit, SSRI et autres Martyr Privates. Pas les plus illustres représentants de la scène australienne certes, mais de quoi occuper vos venteuses soirées de tempête. Le quatrième disque longue durée (sans compter la compilation de nouveautés et de raretés parue l’an dernier: Good Thing They Ripped Up the Carpet) d’Albert Wolski et de sa bande est une escapade post-punk sous acide. Une sortie plutôt sophistiquée et bien balancée. Advertise Here est un album équilibré et abordable. Une collection de chansons a priori squelettiques aux synthés sous de blafards néons arrangées avec sitar, trompettes et violons. (I Am After) Your Best Interest a un léger côté dance punk du début du siècle (DFA, sors de ce corps). Mais Exek réinvente, transcende, se fond magistralement dans ses références qui vont de Wire à Can en passant par Brian Eno et Lee Scratch Perry. Un disque mystérieux et nocturne pour contempler la beauté de ruelles malfamées.

Distribué par Castle Face/Konkurrent.

8

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