Émile Parisien

« Louise »

Chouchou de la critique française mais pas seulement, Émile Parisien est indiscutablement l’un des meilleurs saxophonistes (soprano et alto) en activité aujourd’hui en France mais aussi en Europe. Ce qui, en soit, reste encore assez rare pour un musicien hexagonal. Devenu, par ailleurs, depuis quelques années l’un des piliers du label allemand ACT Music qui est sans doute aujourd’hui l’un des plus intéressants et attractifs en activité, le saxophoniste nous propose rien de moins que le quatorzième album d’une discographie qui concentre toutes les qualités d’un musicien pas comme les autres, capable notamment de marier, à la fois, la douceur de la ballade et l’énergie de titres infiniment plus violents. Entouré d’un sextette international où l’on retrouve les Américains Nasheet Waits (l’un des batteurs les plus demandés actuellement sur la scène internationale) et Joe Martin (contrebasse) mais aussi quelques-uns de ses complices habituels comme le pianiste canadien Roberto Negro et, surtout, l’excellent guitariste français Manu Codjia, Émile Parisien rencontre ici pour la première fois le trompettiste Theo Croker, une nouvelle coqueluche américaine de l’instrument qui ne cesse de naviguer entre jazz, rap et autre street music. Si Louise n’est pas le chef-d’oeuvre absolu de son leader à ce jour (on peut en effet, selon ses goûts, lui préférer Abrazzo ou encore Sfumato), il s’en approche de très près en faisant montre, notamment, d’une expressivité qui caractérise depuis ses débuts le parcours musical du musicien et band leader… parisien.