Elvis Costello & The Imposters

« Look Now »

Le 31e album de l’autre Elvis s’ouvre par Under Lime, pétard aux arrangements choeurs/cuivres/cordes vitaminés. Intro d’un disque enregistré après que Costello eut été informé être porteur d’une tumeur cancéreuse. Audiblement déclencheuse d’un pétrole de vocalises logées dans un écrin très Brill Building, ce QG new-yorkais vintage d’une pop aussi ambitieuse qu’insidieusement radiophonique. Pour un titre, Costello s’associe d’ailleurs à l’une des plumes majeures du Brill -Carole King- alors que Burt Bacharach vient butiner trois autres compositions communes. C’est dire que le prêt-à-porter s’installe volontiers en haute couture sur plusieurs morceaux, ballades étincelantes de mélancolie avouée ( I Let the Sun Go Down, Photographs Can Lie) ou récriminations rhythm’n’blues avec tout le toutim nécessaire ( Mr. & Mrs. Hush, Suspect My Tears). Costello peut référencer le passé ( Why Won’t Heaven Help Me), les textes ancrent bien l’album au présent. Plutôt intemporel lorsqu’il s’agit de relations amoureuses perturbées ( Stripping Paper) ou d’un autre foirage romantique, notamment exprimé par la ritournelle d’un piano désolé ( Unwanted Number). Voire, dans la plage titulaire, une lourde drague d’un modèle affriolant par le mauvais client. Avec toujours l’intuition ramenant au vinaigre anxiogène 2018, même si le sexagénaire lunetteux est, depuis maintenant un peu plus de quatre décennies, spécialiste des salades assaisonnées de sentiments.

Elvis Costello & The Imposters

Distribué par Universal.

8

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