« Extreme Witchcraft »

Révélés en 1996 (tiens, prends ça, un bon quart de siècle dans la tronche) avec son premier album Beautiful Freak, sa gamine aux yeux démesurément écarquillés en guise de pochette et le tube Novocaine for the Soul qui trustait l’antenne de MTV et passait en boucle sur Radio 21 (deuxième méchant coup de vieux), Mark Oliver Everett et Eels ont traversé les années avec une assez formidable constance et une volonté rarement mise en défaut de se réinventer. À tout le moins de varier les plaisirs. Eels, c’est le triste et le désespéré Electroc-Shock Blues, marqué par le suicide de sa soeur et le cancer de sa mère. Puis le joyeux Daisies of the Galaxy, qui aime les oiseaux et a une pochette neuneu digne d’un Martine… Si Earth to Dora rappelait un peu il y a deux ans ce Eels guilleret, Extreme Witchcraft ressemble davantage à l’électrique Souljacker (2001). Comme lui coproduit avec le savant fou John Parish (PJ Harvey, Arno…), sa boîte à outils et sa vision unique, le quatorzième disque des Californiens sort les guitares et se la joue joyeusement rock’n’roll. Extreme Witchcraft est un album de blues distordu, un disque de rupture heureuse (ou plus ou moins). C’est un honnête regard dans le miroir et un hommage aux incompris, aux solitaires et aux losers qu’on pense tous être un peu parfois. Everett ne s’est pas mis à la musique électronique ou à la bossa nova. Il durcit juste un peu le ton comme il s’y est déjà essayé. Sans oublier de fourguer quelques gentilles pop songs dont il a le secret ( Learning While I Lose). Un disque plutôt réussi, avec de l’humour, un peu de groove et quelques chansons d’amour.

Distribué par Pias. Le 07/04 à Forest National.

7

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