Échographie du vide

À 28 ans, Emmanuelle travaille comme gardienne au Musée de la Pêche. Elle n’aspire guère qu’à une vie médiane. Elle a une mère pour qui l’apparence est une science, un père qui a fait une rupture d’anévrisme le laissant dans les limbes et un frère jumeau mort depuis son adolescence. Ses rares amis, engoncés dans la parentalité, disent:  » [Elle] a toujours été une personnalité border« . La voici qui rêve de déchiqueter Léon (son petit ami) quand il lui témoigne trop de tendresse ou d’être un chat sur les genoux des invités aux fêtes. Entre scandaleuse et décalée, elle oscille. Une chose cependant lui paraît claire: elle veut rester nullipare. Mais se faire ligaturer les trompes à son âge ne va pas de soi: chacun, jusqu’à certains médecins, cherche à vous persuader de votre erreur. Elle a désormais quatre mois pour annoncer sa décision à ses proches, à commencer par Léon. Pour ce premier roman piquant et avec le sens cash de la formule, Camille Bonvalet a la moitié des orteils du côté du désopilant, les autres dans le camp du désespoir. Dans le sillage de Fleabag (ouvrant la voie aux piétineuses de normes), son Échographie du vide est un coup de pied salvateur dans la fourmilière face aux injonctions faites aux femmes.

De Camille Bonvalet, éditions Autrement, 192 pages.

7

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content