Lundi 24, la Fox diffusera le dernier épisode de 24 heures chrono. La fin d’un récit inégal mais passionnant.

Pupilles dilatées, souffle court, tachycardie… Les maux qui frappent les fans de 24 heures chrono sont nombreux. Ils sont symptomatiques de l’incroyable montée d’adrénaline que chacun de ses épisodes provoque chez le téléspectateur. Une hormone qui est aussi une drogue dure: voilà pourquoi, après 8 saisons d’une qualité très inégale, les disciples de Jack Bauer sont toujours là pour le baroud d’honneur du célèbre agent antiterroriste. Un combat que Jack va probablement perdre, vue la tournure que prennent les derniers événements de cet ultime volet de ses aventures. Celui que la CTU a mandaté pour sauver une nouvelle fois le monde d’une abominable menace nucléaire a craqué. Il est animé d’une envie de vengeance qu’on ne lui a jamais connue en 9 ans de bons et loyaux services. Même quand on a tué sa femme Terry, qu’il a été trahi par ses coéquipiers, emprisonné dans d’infâmes geôles chinoises pour nettoyer l’ardoise du gouvernement américain… Cette fois, il en a vraiment gros sur la patate, et il est bien décidé à en découdre, quelle que soit l’issue de la vendetta.

Ce n’est pas la première fois que l’agent Bauer craque: le héros positif souvent assez monolithique de la Fox a ses failles et ses ratés. Mais sa rage est ici inédite, et elle ne fait pas de distinction entre les amis et les ennemis, le bien et le mal. On ne pouvait rêver meilleure fin pour ce personnage mythique, sacrifié une fois encore sur l’autel de la paix entre les peuples.

Il était temps qu’il s’éteigne, le Jack. Les auteurs qui en tirent les ficelles sont fatigués comme leur poupée, et ils lui écrivent des tribulations qui oscillent, selon les épisodes, entre le sensationnel et le franchement ridicule. Et puis, après 8 ans de bastons, de fusillades, de conflits politiques et de cliffhangers, on avait commencé à faire le tour des possibilités de la série.

Que cela n’enlève rien au caractère exceptionnel d’une fiction majeure, révolutionnaire à sa naissance (avec ses écrans éclatés et sa narration en temps réel), parmi les plus addictives qui soit. Un récit souvent critiqué pour son recours systématique à la torture (morale de Bauer: la fin justifie les moyens), mais salué pour son côté visionnaire. Voire prophétique. Barack Obama doit sans doute un godet à David Palmer, premier président noir des USA, qui a préparé l’opinion. L’industrie des sonneries de téléphone aussi doit une fière chandelle à la série et aux avertisseurs sonores stridents de la CTU. Dingue, ce que 24 heures chrono a pu changer le monde

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