Dr Lektroluv et Mister Sdban

Stefaan Vandenberghe © Martin Corlazzoli

Pas de suspens: Dr Lektroluv, DJ connu comme l’homme au masque vert , s’appelle au civil Stefaan Vandenberghe et est le patron de Sdban Records. Ancien employé d’un magasin gantois spécialisé en techno-électro-dance , Music Man , Stefaan baigne naturellement dans le genre. Et se retrouve employé par N.E.W.S., label flamand fondé en 1994, pour lequel il se retrouve compilateur et A&R (pour Artists and Repertoire), à tel point que dix ans plus tard, il prend des parts dans la firme. Au fil du temps, la matrice électro-dance élargit son catalogue à des tendances davantage pop, rock, jazz. C’est précisément pour cela que Stefaan Vandenberghe,  » né en 1970 du côté de Gand » et propriétaire de 50 000 vinyles, monte Sdban en 2015: initialement pour rassembler toutes les perles belges et internationales des années 60 à 80, sur des compilations -à succès- mais aujourd’hui, sous l’appellation soeur Sdban Ultra, en travaillant avec des artistes pleinement contemporains.  » Ce qui m’a d’abord intéressé, explique-t-il , c’était de trouver des morceaux anciens et pas forcément connus, souvent impeccablement produits, avec un feeling vivant, organique, peu occupés de leur commercialisation. Mais peu ou mal distribués: par exemple, le travail de Placebo de Marc Moulin, qui a sans doute plus de reconnaissance en 2020 qu’à ses débuts, il y a presque 50 ans. Et puis là, j’ai envie de donner la force de distribution et de promotion de Sdban -ce qui a pas mal manqué aux artistes belges précédemment- à des gens comme STUFF., Black Flower et puis ECHT!, Esinam ou encore Glass Museum. » Deux clés permettent de comprendre la qualité actuelle du label gantois: la précoccupation essentielle qu’a Stefaan Vandenberghe des qualités musicales des artistes plutôt que de leur potentiel supposé dans les charts -tous les intéressés confirment- mais aussi le bras armé qu’est la distribution assumée par N.E.W.S.  » Au fil des années, N.E.W.S. a tissé des liens à l’international avec des dizaines de labels un peu partout dans le monde. Donc, on est loin de commencer à zéro, un réseau existe et fonctionne bien. Et ça peut changer la donne: je pense à l’exemple de TaxiWars. Ils étaient chez Universal Belgique, qui peinait à convaincre les autres filiales de la multinationale de promouvoir le groupe, se heurtant à une forme de bureaucratie. Mais nous, pour son récent troisième album (Artificial Horizon, paru en septembre 2019, NDLR ), en dehors de la crise actuelle du coronavirus, on peut mettre en place la promo et la distribution afin que la Pologne, le Portugal, l’Italie et l’Allemagne -des territoires qui s’intéressent à TaxiWars- soient réellement desservis. Personnellement, ce qui m’intéresse chez un artiste, c’est davantage l’esprit, l’attitude, plutôt que le genre. Quand j’ai entendu Esinam, ECHT! ou Glass Museum, c’est ce qui m’a motivé à les signer! »

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