« La science a fait beaucoup trop de progrès. Les gens vivent trop longtemps! Si ça se trouve, on va tous devenir centenaires, franchement, c’est quoi c’te blague. On va emmerder tout le monde. Pour moi, à 60 ans, tu devrais dégager, tu fais pas chier le peuple. » (Murat a fêté ses 60 ans en janvier dernier, ndlr)

« Le dernier jour, à l’ultime instant, quelle image va surgir, qu’est ce qui va surnager? Il y a un lac en haut de chez nous: peut-être que ce qui restera, comme chez Lamartine, ce sera le léger clapotis de l’eau… »

« Moi, chanteur populaire? Vous avez bien remarqué que je fais tout pour ne pas l’être. La première explication à cela, c’est le snobisme. Je suis le fruit de mon époque, de ma culture, et donc un peu sous l’influence de Baudelaire et des dandys. Des gens que le succès anesthésie. Il faut être là sans être là. « Je suis tellement bien comme mec que le succès m’ignore. » En ce sens, je suis un produit culturel pourri de la société française. »

« Ce disque, je l’ai composé, écrit, enregistré entre deux décès: celui de mon père et d’une amie, parmi les plus chères. (…) Mon père avait alzheimer. Il est fils de paysan. A la fin, il racontait qu’il fallait aller chercher les bêtes là-haut ou qu’il avait des clôtures à refaire. Alors que pendant 50 ans, il a vécu à Paris, Versailles. C’est troublant. La chanson en patois Mujade Ribe parle de ça directement -je dois être le seul chanteur qui parle de la protéine tau… »

« J’ai été davantage élevé dans la superstition que dans la religion. »

« Faire chanteur comme moi, y a pas de quoi se lever la nuit. »

« Pour moi, voter est une défaite de la pensée. Je pense que la démocratie a atteint ses limites, il faut trouver autre chose. L’alternative? C’est peut-être d’arrêter de penser politiquement les rapports entre les êtres humains. (…) Gérer la proximité, comme dit Nietzsche. Qu’est-ce que tu bouffes, comment tu dors, où tu vis? Quelle est la qualité de tes amitiés, de tes rapports amoureux, de ton écoute, de ton attention quand tu lis… »

« Ce que j’aime, c’est la précision dans le flou. C’est le seul moyen de s’en sortir. »

« Je n’ai jamais suivi une seule série télé. A part Dallas. J’étais fasciné. Quelque part, le résultat de tout ça, c’est les tours le 11 septembre. Cela me fait penser à la réaction de ce chanteur américain, Gil Scott-Heron. Ce jour-là, il était sur place, dans le bureau de son avocat. La seule chose qu’il a dite, raconte son avocat, c’est: « What a boomerang… » Il avait raison. Tout comme je pense que cette mode d’aller en Syrie couper des têtes, c’est une mode créée totalement par les séries américaines. Ce sont les enfants les plus choyés par la culture US de masse qui sont là-bas. Les mecs, ils ont vu toutes les saisons de 24 heures, Homeland, toutes ces conneries. L’Etat islamique, mon cul! L’Islam n’y est pour rien là-dedans. C’est une pure production américaine. »

« Comme dans le livre de Gilles Châtelet (mathématicien et philosophe français, décédé en 1999, ndlr), je pense que depuis 1945, les Etats-Unis ont appris à la planète à « vivre et penser comme des porcs ». Cela me fait chier parce que, quelque part, je suis de culture américaine. Mais c’est comme ça. Aujourd’hui, on a une civilisation de porcs, et une civilisation de ceux qui ne supportent pas le porc… »

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