Les boring Belgiums.  » Je ne suis pas sûr que cette expression, employée en Grande-Bretagne, ait été autre chose qu’une allitération facile, je ne suis pas venu ici en pensant que les Belges étaient emmerdants (rires). »

Le personnage.  » Au début de l’année, j’ai passé une soirée à Bruxelles avec Arno et j’ai été surpris de la manière dont il se baladait au centre-ville en toute normalité. Il y a ici une forme de modestie difficile à imaginer en Angleterre: si on baladait l’équivalent local d’Arno, je ne parle même pas de Liam Gallagher (rires) , cela ne se passerait pas de façon aussi douce.  »

L’accent d’Arno.  » Il est plus américain qu’anglais, ce qui n’est pas unique dans la mesure où même les chanteurs anglais débutent dans le rock avec une pointe d’américain, conséquence probable de l’américanisation du monde. Arno gère une anglicisation fluide et une capacité à écrire des textes crédibles, même s’il m’est arrivé de trouver l’une ou l’autre des locutions un peu curieuses…  »

Le français.  » Je suis habitué à enregistrer d’autres langues, de l’espagnol, du français déjà avec Dominique A et même, récemment, du bambara avec Rokia Traoré, et je me sens à l’aise avec cela. J’écoute le son, la rythmique, l’émotion de la voix d’Arno et c’est une forme d’expérience libératrice de l’appréhender comme un instrument…  »

La voix.  » J’avais entendu TC Matic il y a plusieurs années mais sans en connaître le contexte, j’avais trouvé cela intéressant sans que pour autant cela reste en moi. Quand j’ai rencontré Arno, j’ai mieux compris (sourire). La comparaison avec la voix de Tom Waits est facile mais paresseuse, simplement, ils sont dans le même registre hirsute. Arno a la voix la plus lourde que j’ai jamais enregistrée, extraordinairement puissante et jouant d’elle-même sans effort… J’ai travaillé avec beaucoup de grands chanteurs et cela m’impressionne qu’à chaque fois, ils donnent une formidable performance continue, pas juste une seule, isolée.  »

Le surréalisme.  » Je n’ai pas été surpris par le contenu des chansons parce qu’elles sont la prolongation des conversations que nous avions pu avoir (rires) . Nous n’avons pas fait de grand pow-wow avant le disque sur le son, les discussions ont juste accompagné le travail au fur et à mesure qu’il se déroulait. Le cadre du disque avait été préparé notamment par la présence des claviers et je me suis immiscé dans le groupe, pour un résultat que je trouve à la fois vibrant et punky. Arno prouve qu’on peut avoir 60 ans (63, ndlr) et être capable de faire un disque punk sophistiqué sans affectation: Neil Young peut le faire, Arno aussi. »

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