« L’Amour »

Tout au long de ses (plus de) 20 ans de carrière, il aura souvent fallu s’accrocher pour réussir à suivre Disiz (La Peste). Du classique Le Poisson rouge (avec le tube insubmersible J’pète les plombs) aux essais électro ( Transe-lucide) en passant par la passade rock ( Dans le ventre du crocodile, sous le nom de Peter Punk), le rappeur n’a jamais eu peur de varier les plaisirs, quitte à s’éparpiller. Avec tout de même cette constante: une volonté de fuir les codes trop étroits du rap (de peur qu’il ne se sauve). L’Amour n’échappe pas à la règle, nouvelle échappée singulière hors format. Peut-être parce que le rap lui-même n’a cessé ces dernières années de muter et de contaminer tous les genres, de la chanson à la pop, ce nouvel album de Disiz (le treizième) semble cette fois tomber à pic, notamment dans sa capacité à frayer précisément avec… la chanson (jusqu’à citer Bashung, sur Weekend Lover) et la pop. Touchant avant tout, il trouve sa cohérence dans la sincérité évidente de ses intentions. Affichant l’orange « Frank Ocean », L’Amour balaie le sentiment universel, sans réinventer Ovide, mais en évitant de sonner creux.  » Les gens qui ne t’aiment pas te feront payer/Le courage d’être toi ou celui d’essayer« , chante l’ex-futur-rappeur Disiz sur Sublime, en intro d’un disque éminemment personnel. Ballade soul ( Tue l’amour), r’n’b FM à la The Weeknd ( C’est le love, ma gueule, Beaugarçonne), soft funk eighties ( Dispo?, Klimt-Terminal 2)… En remuant ses humeurs pastel et ses désillusions sentimentales, Disiz réussit sinon son meilleur album, certainement l’un des plus justes.

Disiz
© getty images

Distribué par Universal.

7

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