STAR MONTANTE DE HOLLYWOOD, EMMA STONE POURSUIT, À LA FAVEUR DU FILM D’ALEJANDRO INARRITU, UNE MUE ENTAMÉE AVEC MAGIC IN THE MOONLIGHT, DE WOODY ALLEN.

Un sourire radieux, une spontanéité ravageuse et un talent ne demandant qu’à crever l’écran: il n’a fallu que quelques années à Emma Stone pour mettre Hollywood, et bientôt le monde, à ses pieds, soit le parcours conduisant de Superbad, son premier film, en 2007, à The Help, succès surprise de la fin 2011. Depuis, l’actrice originaire de Scottsdale, Arizona, n’a pas musardé, se glissant avec bonheur dans les habits de Gwen Stacy le temps de deux aventures de Spider-Man, avant d’être l’atout charme de Magic in the Moonlight, le dernier Woody Allen. De quoi situer l’étendue de son registre, que souligne aujourd’hui Birdman, où elle en impose sous les traits de Sam, la fille de Michael Keaton, à qui elle offre un contre-point sensible, sa première nomination aux Oscars à la clé.

Incidemment, ce film semble aussi confirmer la nouvelle inflexion d’un parcours qui l’aura conduite des productions de studio au cinéma indépendant. « Après trois ans à avoir couru les auditions, j’ai tourné mon premier film, Superbad, pour un studio, Sony. Et cela a conditionné la suite: j’ai ensuite enchaîné avec beaucoup de films pour eux. Ce n’est que récemment que j’ai pu être impliquée dans des films plus indépendants, avec des réalisateurs comme Alejandro ou Woody Allen. J’y prends un plaisir immense, parce que sur ces films, tout le monde est là pour la même raison, ce qui n’a pas de prix. Sur un gros film, les gens peuvent avoir des motivations différentes: raconter une histoire qui leur tient à coeur pour les uns, entretenir leur niveau de vie pour les autres. Ici, tout le monde partage un même objectif, à savoir raconter l’histoire portée par un réalisateur ou un auteur. Il y a un lien tout particulier, auquel je suis sensible. Cela me rappelle mon apprentissage, au théâtre. »

Parmi d’autres tirades assassines, le film d’Alejandro Inarritu accuse Hollywood de perpétrer un génocide culturel. Une réflexion sur laquelle l’actrice a, bien sûr, son opinion: « C’est intéressant. On dirait que les seuls films financés par les studios aujourd’hui sont ceux dont le budget excède 200 millions de dollars ou est inférieur à un million, il n’y a plus d’entre-deux. Et j’imagine que cela reflète le système économique américain où les riches deviennent toujours plus riches, et les pauvres plus pauvres. Mais le financement indépendant permet de grands films, comme Birdman, qui occupent cette zone intermédiaire. Cela étant, pour un acteur, même si la bête est différente, le processus reste fondamentalement le même… » Après avoir débuté à Broadway dans Cabaret, où elle reprend le rôle de Sally Bowles, popularisé en son temps par Liza Minnelli –« C’est irréel, parce que j’éprouve une passion pour ce rôle depuis l’âge de dix ans » -, Emma Stone sera des prochains films de Woody Allen, décidément, et de Cameron Crowe. Ce qui vous pose une actrice et même une star, condition qu’elle embrasse avec philosophie: « Etre star est par nature temporaire. J’aspire juste à pouvoir continuer à apprendre et à m’épanouir comme actrice… »

J.F. PL.

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