Dans la maison un grand cerf

DE CAROLINE LAMARCHE, ÉDITIONS GALLIMARD, 136 PAGES.

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Dans son dernier roman, Caroline Lamarche, auteure et narratrice, évoque trois périodes douloureuses de sa vie qui l’ont néanmoins aidée à se construire. D’abord l’image du père adoré, puis celle de M., l’homme avec qui elle vécut neuf années dans une relation reposant sur une possession maladive et enfin, celle d’après la rupture, entre écriture et mal de vivre, à « Bruxelles la ville des sirènes d’ambulances et de police les plus stridentes au monde ». C’est dans notre capitale qu’elle rencontre le libraire Bertrand, celui qui fit de la librairie Saint Hubert à Bruxelles un lieu de flânerie dédié à l’art, la littérature et la convivialité. Si ce récit a des connotations crépusculaires (la disparition du père, une relation brisée et la liquidation d’une librairie magnifique), ce sont bien des vivants inventifs voire précurseurs qui le peuplent. Peut-être la complicité avec une habituée des lieux, l’artiste gantoise Berlinde de Bruyckere, maîtresse d’une oeuvre effrayante, n’est-elle pas étrangère à cette réflexion sur la douleur liée à la perte… Les phrases ondoyantes de l’auteure, qui fluent et refluent, vous enroulent afin de vous emprisonner dans des images révélant le point d’orgue d’une vie: « Cerf, cerf, ouvre-moi, ou le chasseur me tuera… »

M-D.R.

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