Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

épices & love – Le duo lillois sort un premier album pop à expérimenter avant tout en concert. Bientôt sur la scène du Dour festival.

« We Are Beauty »

Distribué par Discograph.

On le sait bien, il ne faut pas être 15 pour faire un maximum de bruit. Le duo français Curry & Coco en est une nouvelle preuve. Formé en 2006, Curry & Coco, soit Thomas Priem (29 ans) et Sylvain Przybylski (26 ans), sont toujours restés fidèles à la formule en binôme. C’est que ces deux-là se connaissent depuis toujours ou presque -« on devait avoir 4, 5 ans », se souvient Sylvain, sans pouvoir être plus précis.

Plus tard, au moment de cimenter un projet, les 2 gusses se retrouvent autour d’une formule clavier-batterie. « On a essayé plein de trucs avant de s’arrêter là-dessus, explique Sylvain. C’est un choix esthétique qui a été dicté par notre amour pour les claviers. On est tombé amoureux des vieux synthés d’avant 1983. » Pas étonnant donc de retrouver aujourd’hui dans le premier album des Lillois une pop à forts accents disco et new wave. Ils auraient pu l’étoffer en élargissant le groupe, mais la question ne semble jamais avoir été mise sur la table. « On nous demande souvent si le fait de jouer à 2 ne restreint pas les possibilités, explique Thomas. Dans les faits, c’est l’inverse qui se passe. Jouer à 2 est tout le contraire d’une limite. Cela pousse à être plus créatif. Par exemple, on a toujours fonctionné sans samples, sans ordinateur. Tout est fait à 4 mains, sur scène comme sur disque. » Ce n’est pas qu’une posture. Dans le chef de Curry & Coco, cela tient quasi du choix éthique. « Le fait de jouer avec des boucles programmées à l’avance est devenu en effet un interdit. On veut donner de la vérité aux gens. Ce qu’ils entendent, c’est ce qu’ils voient. Le live est une vérité, avec toutes ses nuances. Cela crée une force, une vraie humanité que les gens ressentent. »

On the road

Il n’est pas interdit de voir dans cette « morale de la sueur » un écho du Nord – « on vient d’une région ouvrière, c’est vrai: tu veux un truc, tu bosses ». Ce ne serait d’ailleurs pas le seul attrait de la région. « C’est vrai qu’être tout près de l’Angleterre et de la Belgique amène certaines choses. » Sylvain: « Pour nous, il est par exemple possible d’être populaire tout en conservant certaines exigences artistiques. En Angleterre, où l’on a enregistré le disque, ils ne se posent même pas ces questions. En France, cela reste toujours compliqué. »

Curry & Coco ont donc décidé de taper sur le clou en multipliant les scènes. Thomas: « On n’est jamais mieux que dans le camion, à avaler du bitume. C’est sur scène que l’on a d’ailleurs composé et rodé le disque.  » Restait alors à restituer l’énergie du live sur album. A vrai dire, We Are Beauty n’y arrive qu’à moitié. Raison de plus pour le tester au plus vite sur scène.

En concert le 18/07, au festival de Dour.

Laurent Hoebrechts

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