Curiosity

Ciel jaune, sol rouge, désert plat. En mission sur Mars depuis huit ans, le rover d’exploration Curiosity se sent très seul. Passée l’excitation des débuts, les journées se ressemblent: rouler, faire un bulletin météo, lancer une analyse chimique, la poussière qui  » gratte partout jusque dans les électrodes ». Pétri de doutes, le robot doit retrouver la foi: « Dieu a un plan pour moi. Ma mission est de gravir la base du mont Sharp. » Tapant la discute avec son satellite de référence, évoquant les hallucinations du safe mode, redoutant sa fin prochaine, Curiosity écrit pour les rovers qui lui succèderont,  » ceux qui rêvent de Mars dans leur capsule, ceux qui ont la vocation« … Juste après les premiers vols du drône Ingenuity, pile au moment où le robot chinois Nihao Mars se pose sur la planète rouge, la nouvelle de Sophie Divry est parfaitement raccord avec l’actualité. Cependant, loin du charme de Wall-E, chef-d’oeuvre des studios Pixar, son anthropomorphisme exacerbé ne nous a pas totalement transporté. Dans une seconde « nouvelle inédite » ( L’Agrandirox), l’autrice s’approprie le texte fantastique La Superficine du Polonais Sigismund Krzyzanovski, dont elle transpose la lotion miracle qui agrandit les murs en temps de confinement. Peut-être une panne temporaire de l’imaginaire.

De Sophie Divry, Les Éditions Noir sur Blanc (Notabilia), 112 pages.

5

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content