En HD, 3D, sur grand écran ou sur portable… Que l’on soit footeux ou pas, pas moyen d’échapper à la Coupe du monde.

ça y est. Pour un mois, le monde se divise en 2. Depuis vendredi dernier, chacun est en effet tenu de se positionner: coupe du monde ou pas coupe du monde?

En fait, il n’est même pas besoin de faire partie des nations qualifiées pour arriver à s’enthousiasmer: à chaque fois, on tombe dans le panneau. Fascinant pouvoir englobant de ce qui reste la plus grande compétition sportive planétaire… Tous les écrans semblent ainsi saturés de football. Ils ont même tendance à se multiplier. Et on ne parle pas seulement des ventes de téléviseurs, censées grimper au moment des Mondiaux. Partout, le match du moment bat son plein. Depuis une semaine, il devient par exemple difficile de trouver un café ou un bar qui ne soit pas branché sur l’Afrique du Sud. A Bruxelles, une manifestation censée être aussi relax que les apéros urbains a évidemment prévu un écran géant. Même le Bozar tient à ne rien rater des dribbles de Messi ou des tôles du gardien nord-coréen, en installant des gradins dans son hall central.

Du foot, partout et tout le temps. Ce mondial sud-africain est bien décidé à occuper toute la place disponible. On peut le suivre autant sur la télé du salon que sur l’écran de l’ordinateur, en repiquant une chaîne arabe sur Internet; en se tenant au courant via la dernière application iPhone ou en suivant l’un ou l’autre tweet. Et puis, il y a la grande affaire de cette édition sud-africaine: la 3D. Pour la première fois, une série de matchs seront visibles en 3 dimensions. Vingt-cinq au total, dont la finale. Il faudra évidemment disposer du matériel nécessaire. Ou alors se rendre dans une des salles de cinéma qui a décidé de jouer le jeu, comme le Kinepolis à Bruxelles.

Trompettes de la renommée

Cela dit, si les lucarnes ont beau se multiplier, le spectacle reste lui bien cadenassé. Certes, on n’est jamais à l’abri d’une fantaisie de Ronaldo ou d’un dérapage de Rooney. Mais l’essentiel de l’action football est aujourd’hui devenu un produit siglé « world company ». La preuve: les chorégraphies des joueurs sont filmées par des équipes de télé exclusivement européennes (2 anglaises, 2 allemandes et 3 françaises), scénarisées comme n’importe quel match de bundesliga ou de la Champion’s League… L’exotisme d’une (première) coupe du monde africaine? In fine, il reste très limité. A part peut-être dans les gradins. Cela restera à coup sûr l’une des marques de cette world cup: le bourdonnement des stades sud-africains, créé par la chorale de vuvuzelas. Après une semaine, on ne s’y est toujours pas habitué. Le spectacle a beau être au rendez-vous, on entend que ça. Comme si vous regardiez le match à bord d’un C130 en route pour l’Afghanistan. Le petit grain de sel imprévu, qui pimente une machine presque trop bien huilée -au point de voir certaines équipes de télé ressortir de vieux micros plus aptes à couvrir le bruit. Vous avez l’argent, nous avons le temps, ont coutume de dire les Africains aux Occidentaux. Ou version coupe du monde 2010: vous avez la HD, nous avons les vuvuzelas… l

DE LAURENT HOEBRECHTS

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