Colette, l’insoumise

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Amoureuse, rebelle, vagabonde, elle a vécu mille et une vies et a donné aux lecteurs envie de la dévorer. Monstre sacré de la littérature, danseuse, journaliste, icône de la Belle Époque, Colette est devenue écrivaine sans s’en apercevoir et à la surprise de tous. Femme libre dans son corps, sa tête et ses écrits, la native de Saint-Sauveur (c’était en 1873) a inventé le mentir vrai de l’autofiction et joué avec l’art du faux-semblant et le parfum du scandale. Transformée par son mari en petit animal littéraire, Colette a fréquenté le Paris lesbien, couvert les procès, la mode, les spectacles et fut la première à se montrer peau nue sur une scène de music-hall alors que les autres portaient des collants couleur chair.

Mariage à trois, idylle avec l’un de ses beaux-fils alors âgé de seize ans… Dans la foulée de Chéri, l’adaptation cinématographique par Stephen Frears de son roman éponyme et prémonitoire, Arte diffuse le portrait de la première femme à qui la France réserva des funérailles nationales et d’une personnalité à qui par contre l’Église refusa les obsèques religieuses pour cause de conduite inconvenante. Un documentaire rythmé par des dessins animés et des images d’archive, le sens du marketing de son mari Monsieur Willy, des amours subversives, le goût du scandale et le rapport de Colette au personnage de Claudine qui ne fut pas son sosie mais son modèle. Sulfureusement instructif.

Documentaire de Cécile Denjean.

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