Coincoin et les Z’inhumains

Irrésistible de drôlerie malgré une thématique sous-jacente confrontante et dure, Coincoin et les Z’inhumains manie l’absurde frappé au coin du non-sens. Sous les couches de rire, Bruno Dumont a quelques vérités à nous asséner, durant quatre épisodes qui ne se privent d’aucune déraison, d’aucun excès, d’aucun effet de miroir grossissant. Le commandant Van der Weyden et son lieutenant Carpentier reprennent du service dans leur duo chorégraphié au micropoil par des dialogues bourrus mais fulgurants et des figures de style ridicules effectuées en bagnoles. Leur enquête autour d’apparitions d’une matière noire extraterrestre et gluante qui va transformer certains habitants et semer la confusion dans toute la région accompagne les transformations adolescentes de Quinquin, devenu Coincoin, dont les errements sentimentaux ne seront pas les moins déboussolants. Dans cette fable burlesque à la moralité délirante mais percutante, Bruno Dumont fait montre d’une grande dextérité dans la réalisation: cadres sobres, nature paisible contrastant avec l’agitation humaine, sens de la caricature inspiré des peintres flamands. Le rire est à tout les coins de cette histoire au fond pas folichonne, qui se nourrit d’une utilisation magistrale du son et des bruitages tandis que les silences scandent de faux temps morts éloquents, des respirations bienvenues entre deux fous rires.

Minisérie créée par Bruno Dumont. Avec Alane Delhaye, Bernard Pruvost, Philippe Jore, Julien Bodart.

8

Le jeudi à 20.55 sur Arte.

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