Cinema Paradiso

L'ancien cinéma Tabora, dans le centre-ville. © MARIE-FRANÇOISE PLISSART

Isabel Biver et Marie-Françoise Plissart publient un riche album consacré aux cinémas bruxellois, à leur implantation dans le paysage urbain et à leur évolution.

Autrice, il y a une dizaine d’années, de Cinémas de Bruxelles/Portraits et destins, Isabel Biver en propose aujourd’hui la version CinemaScope avec un beau livre sobrement intitulé Cinémas de Bruxelles. Une entreprise d’autant plus bienvenue qu’elle déborde du cadre de la seule nostalgie -néanmoins bien présente à travers témoignages et archives d’époque- pour embrasser l’évolution du secteur, témoignant de la façon dont les salles ont été envisagées à travers les époques, tout en se tournant vers leur avenir.

La file devant le Stuart, à la rue des Bouchers, dans les années 50.
La file devant le Stuart, à la rue des Bouchers, dans les années 50.© COLLECTION AGNÈS DELCORDE

Articulé en sept chapitres, l’ouvrage inventorie le parc des cinémas bruxellois passés et présents suivant divers critères, de l’implantation dans l’espace urbain à la qualité du décor, des spécificités de la programmation aux innovations techniques. Et le panorama de courir de l’antique Théâtre du cinématographe au récent Kinograph, en passant par des lieux emblématiques ayant connu des fortunes diverses -Variétés, Métropole, Aegidium, Palace, Mirano et beaucoup d’autres-, le tout assorti de mises en perspective architecturales et historiques, que relèvent divers compléments de programme (portraits, anecdotes, initiatives originales et même escapades). Non sans questionner également les nouvelles approches pour la vision d’un film en salle, l’autrice soulignant combien la période récente de confinement nous a rappelé  » à quel point l’importance de l’expérience collective est vitale » . Un corpus passionnant que complètent les photographies de Marie-Françoise Plissart, complice inspirée de cette déambulation dans les salles obscures qui, non contente de documenter les salles contemporaines, a inscrit une série d’anciens cinémas dans leur contexte urbain. Muni de l’index publié en fin de volume, il y a là une irrésistible invitation à la balade archéologique, les enseignes les plus improbables pouvant dissimuler des trésors inestimables…

Le Mirano, à Saint-Josse.
Le Mirano, à Saint-Josse.© MARIE-FRANÇOISE PLISSART

Cinémas de Bruxelles, D’Isabel Biver et Marie- Françoise Plissart, CFC Éditions, 240 pages.

Le Stockel, à Woluwe-Saint-Pierre, en1955.
Le Stockel, à Woluwe-Saint-Pierre, en1955.© COLLECTION ANNETTE CEUPPENS
Cinema Paradiso

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