1945: En 44 à Paris, le traducteur Marcel Duhamel découvre les pulps et la littérature populaire américaine et anglo-saxonne. L’année suivante, il convainc Gallimard de publier les deux premiers tomes de ce qui deviendra la Série Noire: La Môme vert-de-gris et Cet homme est dangereux de l’Anglais Peter Cheyney. La couverture noire et jaune est déjà là. Le petit format s’impose.

1949: Le premier auteur français, Serge Arcouët, est publié en 49, sous pseudo… anglo-saxon (La Mort et l’ange signé Terry Stewart).

’50: Marcel Duhamel, parfois aidé de Boris Vian aux traductions, va faire découvrir au public francophone de plus en plus en nombre les grands noms du roman noir anglo-saxon: James Hadley Chase, Raymond Chandler, Dashiell Hammett, Don Tracy, Horace McCoy, David Goodis, Chester Himes… Mais aussi imposer un roman noir « à la française », proche des couches populaires dans le phrasé et les intrigues. Albert Simonin publie Touche pas au grisbi! en 1953. LeDoulos de Pierre Lesou et la saga du Gorille de Antoine-Louis Dominique feront également la popularité de la collection.

1966: La Série Noire atteint des sommets avec 96 titres par an, dont le fameux n°1000, le 1275 âmes de Jim Thompson. Le genre a délaissé les détectives à la Chandler pour un réalisme plus sombre, souvent plus brutal, avec Thompson mais aussi Donald Westlake, Ed McBain, Jérôme Charyn. Westerns et espionnages feront les succès de la décennie.

1976:Tous à l’égout de Robert Pollock inspire directement Albert Spaggiari qui effectue le « casse du siècle » en juillet, à Nice.

1977: Robert Soulat succède à Marcel Duhamel.

1981:Mortelle randonnée de Marc Behm.

1982:La Position du tireur couché de Jean-Patrick Manchette.

’80 et ’90: D’abord avec Soulat, ensuite avec Patrick Raynal nommé éditeur en 1991, la Série Noire qui se cherchait un second souffle le trouve dans les auteurs français « post-mai 68 ». Le « néopolar » français, volontiers gauchiste, macabre, glauque, va régner sur le genre et la maison pendant 20 ans, avec des auteurs comme Daniel Pennac, Benacquista, Pouy, Daeninckx, Prudon, A.D.G., Vautrin… Les ventes pourtant vont lentement s’éroder sous les énormes mutations du secteur: le polar est devenu mainstream, des dizaines de maisons d’édition apparaissent. Le petit format, symbole de la littérature populaire accessible à tous, ne fait plus recette (et ne nourrit pas ses auteurs). Pascale Fonteneau et Nadine Monfils feront partie des rares femmes, et des rares belges, à rejoindre la SN.

1995:Les Racines du mal de Maurice Dantec.

1997: Raynal crée « La Noire », collection cette fois en grand format, réponse à la « Collection Blanche » de Gallimard. « Folio Policier » est lancée, elle, en 1998 en puisant dans le fonds historique de la Série Noire.

2005: Fin du débat entre petits et grands formats, quitte à se fâcher avec beaucoup. Aurélien Masson est nommé éditeur, stoppe « La Noire » et adopte définitivement le grand format pour la Série Noire -Folio assurera les publications en petit. Masson impose une nouvelle génération d’auteurs, avec Caryl Ferey et Jo Nesbo comme nouvelle star des ventes, mais aussi DOA, Dominique Manotti, Ingrid Astier, Antoine Chainas, Elsa Marpeau… Il découvre aussi Matthew Stokoe (La Belle Vie).

2012:La Belle Vie, de l’Anglais Matthew Stokoe, sort sous blister, jugé « trop hard ».

2015: La Série Noire édite treize titres sur l’année. Dont neuf d’auteurs français.

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