Chroniques de Francine R. résistante et déportée

Si l’on connaît la Seconde Guerre mondiale dans les grandes lignes, apprendre l’Histoire avec un grand H au travers de la « petite » est toujours un exercice passionnant, dans le sens où chaque témoignage est unique et peut se rattacher aux grands événements. C’est bien sûr le cas ici. Boris Golzio a recueilli le témoignage oral de Francine R., trois ans avant qu’elle ne décède d’un cancer. Conservé sur minicassette pendant 12 ans, le voici enfin exploité. Francine R. était agent de liaison pour les maquisards. Elle ne s’attarde pas longtemps sur son rôle, mais plutôt sur sa détention dans différents camps qui la mèneront finalement au tristement célèbre camp de Ravensbrück. Le rôle de ce dernier était de fournir aux industries de la région une main-d’oeuvre « jetable » pour les efforts de guerre allemands. Y étaient enfermées, outre des résistantes françaises, des criminelles, des apatrides, des témoins de Jéhovah, des homosexuelles, des tziganes, des Russes, des Polonaises, des Allemandes… essentiellement des femmes. Loin de vouloir faire de cette chronique un teasing avec l’abominable, il n’y a pas lieu d’énumérer ici les horreurs quotidiennes subies par la résistante pendant les presque quinze mois de sa détention. Sachez seulement que Francine R. et Boris Golzio ne nous épargnent rien de l’ignominie. Si le dessin de l’auteur ressemble plus à celui d’un manuel scolaire, c’est sans doute par souci de clarté et de contrepoint à l’épreuve décrite. La méthode scénaristique est en revanche très intéressante; l’auteur conserve la syntaxe du langage parlé, ce qui induit parfois une certaine confusion, contrebalancée par des compléments d’information vérifiés par l’auteur. On est face à un véritable travail d’enquête historique et journalistique, l’émotion en plus.

Chroniques de Francine R. résistante et déportée

De Boris Golzio, éditions Glénat, 132 pages.

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