On peut voir, dans une vidéo datant de 2009, Chris Pratt déclinant, par texto, une proposition de Steven Spielberg relative à Jurassic IV -« Sorry Steven, I was asked by Parks and Recreation/NBC to do behind the scenes (…). I’ll have to get back to you later about Jurassic Park IV. » A six ans de distance, la scène témoigne tout autant de l’humour que du chemin parcouru par l’acteur: « A l’époque, imaginer que Steven Spielberg puisse me faire passer une audition n’était rien d’autre qu’une blague. Mais beaucoup de choses ont changé… », sourit-il dans sa barbe, soigneusement entretenue pour les besoins d’un remake de The Magnificent Seven confié à Antoine Fuqua.

C’est peu dire, en effet, que la carrière de Pratt, 36 ans dans quelques jours, a décollé ces derniers mois. Après avoir été intrônisé Star-Lord de Guardians of the Galaxy, un succès monstre à la clé, le voilà qui campe aujourd’hui Owen Grady, l’homme qui murmurait à l’oreille des velociraptors, dans Jurassic World, remise à jour de la franchise bien connue, promise, elle aussi, à affoler le box-office. Pas mal pour un acteur que pas plus son rôle récurrent dans la série Parks and Recreation que ses apparitions dans Moneyball, de Bennett Miller, ou Her, de Spike Jonze, ne semblaient prédisposer à jouer les héros dans des blockbusters conjuguant action et aventure, le gaillard étant plutôt connu pour sa propension à balancer des vannes à tout va. Le genre, il y a quelques semaines à peine, à s’excuser préventivement, sur son compte Facebook, de toutes les stupidités qu’il pourrait bien proférer pendant la tournée promotionnelle du film de Colin Trevorrow.

Là, dans un palace parisien, Chris Pratt s’en tient à une partition sérieuse, sans pour autant se prendre au sérieux. « Jurassic Park représentait quelque chose de sacré à mes yeux. Quand je l’ai vu, à treize ans, je suis sorti de la projection en ayant l’impression d’avoir tout compris à la génétique. Tout me semblait limpide, et je me disais qu’avec un labo à ma disposition, je pourrais y arriver moi aussi. Ce film m’a fasciné, et a nourri mon imagination, comme mon intérêt pour la science. Je ne voulais donc pas m’engager dans une suite artificielle n’ayant d’autre intérêt que commercial. Dix minutes de conversation avec Colin ont suffi à m’apaiser: le projet avait un sens et, du coup, je n’ai plus ressenti la moindre pression. » A voir la manière dont il y évolue, le film devrait achever d’en faire le digne successeur d’un Harrison Ford aux yeux du public, un rôle qu’il semble prêt à endosser: « Je savais vouloir devenir acteur, mais j’ignorais comment faire. J’ai appris sur le tas, en tournant 300 épisodes de séries télé sur une période de douze ans, et en jouant dans des films de grands cinéastes. Ce long apprentissage, ainsi que les leçons que j’ai pu assimiler au contact de ma femme (Anna Faris, ndlr), qui était déjà une star au moment de notre rencontre, m’ont sans doute mieux préparé à ce type de succès que ceux sur qui il s’abat soudainement… » De quoi avoir la galaxie, et maintenant le monde, à ses pieds.

J.F. PL.

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