« THE COMPLETE REMASTERED RECORDINGS ON BLACK SAINT & SOUL NOTE »

CAM LONDON 5 CD SET BXS 1007 ( HARMONIA MUNDI)

L’inventeur du free jazz, de la musique improvisée, c’est lui, Cecil Percival Taylor, né en 1930, pianiste de son état mais aussi poète, danseur et compositeur. Toujours en activité à ce jour (il s’est encore produit en Belgique l’année dernière au festival Follow The Sound), ses débuts remontent à 1956 avec Jazz Advance, le bien nommé (réédité par Blue Note il y a quelques années). Ce coffret, est-il besoin de le souligner, est une merveille et un excellent point de départ pour qui voudrait découvrir le pianiste new-yorkais au meilleur des diverses facettes de son talent. L’art du solo, par exemple, puisqu’avec Olim (enregistré en 1986) on tient là un de ses disques parmi les plus abordables dans le genre. En dehors de la pièce qui a donné son nom à l’album et dépasse tout juste le quart d’heure, les 7 autres titres durent, parfois, à peine quelques minutes, le temps d’explorer une idée. La prise de son (et c’est le cas de tous les disques réunis ici) est excellente et permet d’entendre les moindres nuances de l’instrument, laissant deviner chez Taylor des influences classiques inattendues (Chopin, Liszt) mais guère surprenantes pour un ancien élève du New England Conservatory. Le duo ensuite, duo « historique » s’il en fut puisqu’il marquait sa rencontre avec l’inventeur de la batterie bop et hard bop, le batteur Max Roach. Enregistré en 1979, Historic Concerts court sur 2 disques. S’il s’ouvre assez prévisiblement sur 2 solos, il offre ensuite 2 magnifiques duos (même si Max n’est certainement pas le batteur idéal dans ce contexte pour Cecil) qui filent à toute vitesse dans les explosions du piano et de la batterie, le second disque se concluant par… 2 interviews. La paire d’albums suivante le voit évoluer au sein de formations plus conséquentes: un quartette et un sextette, le Cecil Taylor Unit, pour Olu Iwa (1986) où Peter Brötzmann et Frank Wright, tous 2 au ténor, s’en donnent à c£ur joie propulsés qu’ils sont par une rythmique composée par William Parker et Steve McCall, Richard Baker prenant la place de ce dernier dans le suivant, un tentette baptisé Orchestra of Two Continents (réunissant Américains et Européens, ce qui était loin d’être une nouveauté chez lui) pour un album nommé Cecil Taylor Segments II: Winged Serpent (Sliding Quadrants)(1984). Ce dernier est, à notre avis, avec Olim, le clou du coffret. De par la composition du groupe où l’on retrouve le fidèle Jimmy Lyons à ses côtés pour une des dernières fois (l’altiste est décédé en 1986) mais aussi Enrico Rava, John Tchicai, Tomas Stanko, Gunther Hampel, Frank Wright, Karen Borca ou Andre Martinez. De par la musique, bien sûr, à travers 4 « compositions » de Taylor portées par le piano insatiable du maître qui va et vient comme une vague sur laquelle surfent des instruments à vent formidablement soudés.

Ph.E.

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