Castelmaure

On connaissait l’amour que porte Lewis Trondheim à l’ heroic fantasy. La prolifique série Donjon et la non moins remarquable série Ralph Azham en sont les preuves les plus marquantes. Avec Castelmaure, il laisse la dimension guerrière de côté au profit de la quête, faisant pencher le récit du côté des contes et légendes. D’autant que son héros, Zéphyrin Loreaux, mythographe de son état, parcourt la campagne à l’écoute des anciens et de leurs histoires. Jadis, il recherchait le roi éric, disparu depuis dix ans. À force d’entendre des affabulations, points de départ pour autant d’autres contes, notre mythographe s’est mis à les compiler dans un cahier en vue de les éditer. Pas mal de ces histoires sont récurrentes, comme celle du chasseur errant sans mémoire, celle de la sorcière gobeuse d’oeil de lièvre ou encore celle des enfants difformes nés tous le même jour… Autant de récits chorals qui n’en forment finalement qu’un. Mise à part cette capacité à nous surprendre avec son humour cynique -mention spéciale pour la sorcière-, le ton de Trondheim se fait ici plus grave. C’est peut-être pour cela qu’il a confié le dessin à Alfred, dont la capacité à passer du sombre au burlesque en deux cases est bluffante. En bref, Trondheim nous prouve une fois de plus sa maîtrise totale de l’intrigue.

de Lewis Trondheim et Alfred, Éditions Delcourt, 152 pages.

7

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content