Carnaval

En 2018, on découvrait K.O., premier roman volubile publié par Hector Mathis à 25 ans. On se prenait en pleine poire l’uppercut d’une musicalité qui bastonne, avec un goût de l’impro très jazz. Carnaval en est la suite directe, où l’on retrouve Sitam huit mois après avoir quitté sa Capu et les amis qui peuplaient son existence. Le jour où il a appris que le bouffait la sclérose en plaques, le jeune homme a mis les bouts. Il a peut-être fait une connerie. Aujourd’hui, le jeune écrivain rebrousse chemin: visite chez un ancien urgentiste, chez Totor, le livreur à bicyclette, Amsterdam, Paris, aucune trace de la môme. Alors retour encore une fois à la case départ, en banlieue,  » la grisâtre« , pour un adieu à un pote disparu. Hector Mathis chante les petits boulots, la précarité et la déglingue au royaume des croque-poussières, l’infini au bout de la rue, sans couvre-feu. « Quelle audace d’être en vie! En pleine grisâtre, comme ça, à n’importe quelle heure! » Avec une faim terrible de littérature, son double romanesque ne s’en laisse toujours pas conter. « J’en veux à tous ceux qui font ça par loisir. Pantouflards de la littérature! (…) Amourettes en véranda! Prises de bec aux macarons! » Venu du rap, Hector Mathis veut retourner ses lecteurs. Vibrante et décousue, c’est la cavale des mots crus.

D’Hector Mathis, éditions Buchet-Chastel, 222 pages.

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