Carnaval noir

Il était délicat voire périlleux de comparer les conflits qui ont opposé, à la Renaissance, l’Église vaticane à la Réforme et la même Curie romaine face au djihadisme d’aujourd’hui. Or leurs points de convergence semblent évidents pour Metin Arditi dans ce thriller: le laxisme d’une Église inopérante sous Grégoire XIII et le gauchisme bien-pensant du pape actuel; les crimes commis, lors du carnaval noir, par une congrégation papiste à relents fascistes dont la devise est « mort aux hérétiques » et les divers complots qui balaient notre siècle; la peur des avancées scientifiques liées aux découvertes de Copernic et le refus d’ouverture à la modernité des islamistes. Heureusement, Arditi ne se contente pas d’un parallèle douteux, il entretient un véritable suspense dont la construction morcelée pourrait cependant rebuter certains lecteurs. Il aborde aussi des thèmes intimistes tels les relations père-fils, les dérives de l’adultère ou le racisme qui sous-tend la communauté intellectuelle italienne. Déroulé sur un peu plus d’un mois, le récit propose une réflexion intéressante sur les coulisses de l’Église catholique et ses démarches contestables pour restaurer un pouvoir rigide et conservateur au Vatican.

de Metin Arditi, Éditions Grasset, 399 pages.

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