Camp! – Volume 1: horreur et exploitation

On doit aux éditions Marest la parution de la somme (trois volumes sont prévus, le premier pesant ses quelque 500 pages) que consacre l’écrivain cinéphile Pascal Françaix au camp. Une anthologie embrassant 20 ans d’outrance dans le cinéma anglo-saxon, de 1960 à 1980, quand le genre connut son âge d’or. Le camp, que théorisait Susan Sontag dès 1964, l’auteur le définit comme  » la pose effrénée, l’affectation érigée en système, la dérision par l’outrance, l’exhibitionnisme exacerbé, la primauté du second degré, la sublimation par le grotesque, le kitsch dépassant le domaine esthétique pour pénétrer la sphère comportementale« . Si Tim Curry dans The Rocky Horror Picture Show, Vincent Price pour l’ensemble de son oeuvre, ou encore Bette Davis et Joan Crawford réunies dans What Ever Happened to Baby Jane? en constituent des icônes définitives, l’ouvrage, qui court du mélodrame gériatrique au cinéma d’exploitation en passant par l’épouvante, s’aventure le plus souvent dans les recoins les plus obscurs (mais pas les moins fascinants) de la cinéphilie. Russ Meyer, Curtis Harrington, Paul Morrissey, ou encore Andy Milligan ou Doris Wishman composent ainsi un générique estampillé séries B à Z le plus souvent. Un champ que l’auteur explore dans un mélange d’érudition et d’enthousiasme communicatif. On brûle de découvrir la suite, qui s’aventurera dans  » des parages censément mieux famés: ceux de la comédie, du musical et du film Pop hollywoodien« .

De Pascal Françaix, éditions Marest, 512 pages.

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