Calexico

« The Thread That Keeps Us »

Comment durer dans le rock? Comment continuer à intriguer, surtout quand, comme Calexico, on a réussi à se créer une solide base de fans, sans pour autant arriver au stade d’en remplir (des stades)? Il faut bien l’avouer: du groupe constitué autour du duo Joey Burns/John Convertino, on a toujours suivi la trace, mais au fil du temps, avec toujours plus de distance. Au moment de se pencher sur ce 9e album, l’on a donc toujours en tête, d’abord et avant, les décors désertiques d’Arizona, les plans western et les trompettes tex-mex de Crystal Frontier. La pochette de The Thread That Keep Us s’aligne d’ailleurs sur celles de ses prédécesseurs. Cette fois, l’actualité a cependant poussé Calexico à dévier un peu de sa trajectoire. Ce serait injuste d’écrire que le groupe a rabâché jusqu’ici. Avec l’élection de Trump au poste de président des États-Unis, le binôme Burns/Convertino a cependant durci et aiguisé un peu le propos. Sur End of the World With You, par exemple, qui ouvre le disque, les guitares sont plus rugueuses ( » Love in the age of the extremes« , chante Joey Burns), tandis que Bridge to Nowhere a du mal à cacher ses désillusions, prolongé par l’instrumental orageux Spinball. Ailleurs, Calexico s’essaie à des morceaux plus « dansants » (l’étrange Under the Wheels, le plus réussi Another Space). Cela ne veut pas dire qu’il abandonne ses fondamentaux ( Flores Y Tamales). Mais en ouvrant et pimentant son propos ( Dead in the Water), le groupe signe un album certes inégal, mais investi, ne se contentant pas de miser sur ses seuls acquis.

Distribué par City Slang.

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EN CONCERT LE 24/03, À DE ROMA, ANVERS.

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