Buddy Guy

« The Blues Is Alive and Well »

Sur Netflix, la série de David Letterman, My Next Guest Needs No Introduction, accueille Barack Obama, George Clooney ou Jay-Z en interview: la star TV désormais en semi-retraite y sert aussi des séquences parallèles. Dans l’épisode consacré à Tina Fey (sketchiste à Saturday Night Live), Letterman rencontre Buddy Guy autour d’un repas bien sudiste, bien graisseux. Un peu comme la musique du bluesman né en 1936 en Louisiane et monté à Chicago, sauf que guitare et voix tiennent davantage d’une volupté terrienne que du cholestérol. Ex-accompagnateur de Muddy Waters, Buddy Guy pratique depuis les années 50 un jeu acrobatique sensitif qui influencera la cosmicité d’Hendrix ou le grigri des Stones. Pas étonnant donc qu’ici, Keith Richards et l’autre survivant anglais Jeff Beck crament avec plaisir la six cordes ( Cognac) alors que Jagger drague l’harmonica ( You Did the Crime). L’album du vétéran de 82 piges surprend d’autant plus qu’il sonne jeune: la voix n’a que la moitié de son ADN officiel et l’électricité guitare réconcilie forcément avec l’instrument. Buddy a la générosité d’inviter le jeune prodige anglais James Bay sur un morceau ( Blue No More), mais c’est bien lui qui, posant des questions sur sa propre mortalité ( A Few Good Years), fait preuve d’une incroyable voracité contagieuse. Par exemple sur Old Fashioned, fusillé par une guitare qui réconcilie avec l’idée de jeunesse éternelle ( Somebody Up There). Pour un album aussi inattendu qu’impressionnant.

Blues. Distribué par Sony.

8

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