Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

20.45 BE SÉRIES

UNE SÉRIE AMC CRÉÉE PAR VINCE GILLIGAN. AVEC BRYAN CRANSTON, ANNA GUNN, AARON PAUL. Considéré, à juste titre, comme l’un des meilleurs shows du moment, Breaking Bad revient pour une troisième saison sur Be Séries. Sans perdre aucune de ses qualités, bien au contraire: la mutation de Walter White, professeur de chimie fatigué reconverti en fabricant de drogue, se poursuit dans la douleur. De plus en plus, l’encre du crime, le plaisir de l’adrénaline et des balls qui enflent s’insinuent en lui. Son cancer incurable, raison pour laquelle il s’était initialement lancé dans cet incertain business, a bien réagi à la chimiothérapie. Walt, désireux de mettre sa famille à l’abri, peut donc voir l’avenir un peu au-delà des semaines ou des mois qui lui étaient promis. Désormais employé de Gus Fring, il « cuisine » à la sauce industrielle. Seulement voilà: les inquiétants cousins de Tuco, le distributeur que Jesse et lui avaient trahi durant la saison 2, veulent sa peau et ont l’air de tout, sauf de blagueurs à l’heure de démembrer son homme à coups de hache…

Bisounours

Avec ce troisième tour de carrousel, Vince Gilligan et sa bande atteignent manifestement leur vitesse de croisière. L’intrigue se tient toujours aussi bien, tant dans le suspense que dans la gestion des conflits familiaux. Jesse, le complice de Walt, gagne encore en consistance après le drame qu’il a vécu tandis que l’arrivée plus régulière de l’avocat véreux Saul Goodman (impeccable Bob Odenkirk, comique américain à qui l’on doit notamment le jouissif The Brothers Solomon, avec le génial Will Arnett) et du détective privé Mike (Jonathan Banks, épatant) fait respirer l’humour traditionnellement noir de la série. Quant aux frontières qui distinguent Walter le père de famille dévoué et Heisenberg, son double démoniaque, elles se font chaque minute plus poreuses. Les 13 épisodes de ce Breaking Bad, troisième mouture, s’élèvent alors comme un régal permanent duquel il est difficile de se séparer. Aux Etats-Unis, la petite chaîne AMC, à l’origine de projets aussi ambitieux que Mad Men, Rubicon ou The Walking Dead, diffusera la quatrième saison en juillet prochain. Reste à connaître le destin que Vince Gilligan accordera au cancer de Walt: un peu en retrait dans cette saison-ci, la question de la maladie devra refaire surface un jour ou l’autre. Et vu la noirceur d’ensemble de cette série un peu désenchantée, on imagine mal un Bisounours venir souffler sur les poumons de White-Heisenberg pour faire disparaître le crabe à jamais. Wait and see. Impatiemment.

GUY VERSTRAETEN

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